« Un diplôme pour un meilleur niveau de formation, des règles pour que les sociétés qui se créent présentent des états de comptes corrects, des assurances professionnelles à jour », détaille Christian Bêle, président de la Facam. Pour le Chypriote Christakis Papavissiliou, président des fédérations européennes et internationales des agents maritimes, il y va de la création d’« un système de sécurité internationale » qui passe par une protection de la profession.
D’autant que les agents maritimes s’estiment en « survie économique ». Johann Feltgen, à Nantes, raconte: « Il y a moins de navires et pourtant plus de commissionnaires. Nous étions treize. Cinq nouvelles sociétés sont arrivées. » Cet émiettement du marché a déjà provoqué des faillites chez les agents indépendants. La situation s’aggrave par internationalisation. Jean-Marc Peltier, au Havre, signale des concurrents low cost travaillant de l’Inde par téléphone. « Affrétant des navires, trouvant les clients pour les remplir, nous sommes la seule activité uniquement commerciale de la chaîne. Comme les clients ne peuvent rien contre les frais de pilotage, de lamanage, de remorquage, ils finissent par se rabattre sur les agents maritimes. Les armateurs imposent d’abord les leurs, en interne, ou les indépendants avec qui ils font affaire. Une fois, deux fois, trois fois. La suivante, ils cèdent au client qui leur en indique un moins cher », analyse Jean-Pierre Scouarnec, de Rouen. Certains suggèrent de faire payer de très gros tickets d’entrée pour se connecter aux plates-formes informatiques des ports. Malgré leur petit nombre (250 en France), les agents maritimes vont plutôt faire valoir leur position stratégique dans chaque port. « Tous les coûts de service sont en général collectés par les agents maritimes », rappelle Japp Van den Hoogen, à Marseille.