Saint-Malo: la CCI veut rationaliser l’espace portuaire

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Saint-Malo a deux particularités qui font de son port un outil à part. D’une part il est multisites et multi-activités. Port de ferry dans l’avant-port, port de commerce dans le port intérieur, mais aussi port de pêche et de plaisance, le port de Saint-Malo a en outre développé une activité de réparation et de construction navale pour la plaisance. Toutes ces activités ont chacune leur place. D’autre part, le port de Saint-Malo doit gérer son activité portuaire avec la proximité de la ville intra-muros, inscrite au patrimoine national. Ce site attire des touristes, source de trafic pour les ferries et les croisières, mais la cohabitation entre patrimoine et développement industriel peut parfois envenimer les débats.

Mieux qu’en 2008

Le port de Saint-Malo a vu ses trafics perdre 8 % à 1,8 Mt. Après avoir frôlé les 2 Mt en 2010 avec une croissance de 22 %, Saint-Malo a souffert de la conjoncture économique en 2011. Les trafics demeurent malgré tout à un niveau supérieur à ceux d’avant la crise, note la CCI. Les trafics de marchandises générales du port intérieur ont beaucoup plus souffert que dans l’avant-port plutôt réservé aux trafics ferries. Dans le port intérieur, les 1,3 Mt qui sont traitées se composent principalement d’engrais. Avec 750 596 t, ce poste représente près de 60 % du trafic du port intérieur. Un tiers du trafic revient à l’alimentation animale, la soude et acide phosphorique et les bois sciés. Enfin, un peu plus de 10 % du trafic se répartit entre les minéraux bruts (sel, pierres et granit) et les trafics divers.

Dans l’avant-port, le trafic est principalement dédié aux ferries. Deux armements se partagent ce trafic. Condor Lines vers les îles anglo-normandes et Brittany Ferries sur la Grande-Bretagne. Le trafic fret des ferries a reculé de 0,9 % en 2011 à 525 055 t. Une baisse liée principalement aux véhicules passagers qui perdent 4,8 % à 224 063 t. Le trafic de marchandises, d’une part, avec une hausse de 1,7 % à 205 565 t et, d’autre part, le trafic des véhicules de marchandises avec une augmentation de 2,3 % à 106 207 t ont compensé la diminution. En 2010, l’ensemble de ces trafics fret ont enregistré des baisses allant de 2 % à 13 %.

Après une année difficile, le port de Saint-Malo a enregistré, sur le premier trimestre, des résultats décevants mais reste optimiste. La reprise ne s’est pas encore fait jour. « Nous restons optimistes pour le futur. La société Timac a prévu d’investir 20 M€, ce qui devrait avoir des effets sur les prochaines années », indique un responsable de la CCI.

Stabilité du trafic passagers des îles anglo-normandes

Quant aux passagers, la situation est plus contrastée malgré une perte globale de 4,4 % à 1,15 million de passagers. Le trafic sur les îles Anglo-Normandes se stabilise à 474 301 quand ceux avec la Grande-Bretagne et les trafics côtiers perdent respectivement 8,5 % et 10,6 %. L’attrait du tourisme malouin se renforce avec un quasi-doublement du nombre de croisiéristes à 33 326 personnes.

La CCI, concessionnaire du port, n’est pas pour autant oubliée de son concédant, la Région Bretagne. Lors de l’inauguration du quai Charcot, le 9 mars, cette coopération entre les deux entités a été rappelée. « Cet événement (l’inauguration du quai Charcot, du pôle naval Jacques Cartier et du pôle technique Duguay Trouin) montre la volonté commune du Conseil régional de Bretagne et de la CCI de faire progresser encore le port de Saint-Malo », a souligné le président du Conseil régional, Jean-Yves Le Drian. Avec l’entrée en service du quai Charcot, le port de Saint-Malo a rationalisé son espace portuaire. D’abord, il a permis d’augmenter sensiblement le linéaire de quai de 300 m et d’un terre-plein de 2 ha. Un financement réalisé par le Conseil régional, CCI Conseil général et l’entreprise Roulier qui s’installe sur ces quais. Avec ces nouveaux quais, la Région a financé le dragage et déroctage du quai Jacques Cartier, situé au fond du port intérieur. Le quai Charcot a été construit pour recevoir les plus gros navires pouvant emprunter l’écluse. Les activités de la société Roulier seront redéployées sur cet espace. Ils pourront recevoir des navires tant sur le quai Charcot que sur le quai nord du bassin Bouvet.

Le port de Saint-Malo travaille sur un nouveau dossier pour de l’importation de clinker. Il a proposé à la société d’installer deux silos de 18 m de hauteur sur le pan coupé du bassin Duguay-Trouin. La ville a refusé. La CCI travaille sur des solutions alternatives et notamment sur le nord du quai Nord du bassin Bouvet.

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