Penn ar Bed: une logistique fret assez particulière sur les îles

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Propriété du Conseil général du Finistère, la flotte de la Penn ar Bed comprend une vedette de transbordement, une vedette à passagers, trois navires mixtes (fret et passagers) et un fréteur pur. Les trois navires mixtes (les navires de 45 m Enez-Eussa-III et Fromveur-II et l’Enez-Sun-III de 34 m) et le fréteur pur de 37 m (le Molenez) ont transporté 11 600 t de fret en 2011, soit 1,8 % de plus qu’en 2010. « 88 % de ce fret, soit 10 170 t, ont concerné la ligne Nord de Molène et Ouessant pour 12 %, soit 1 428 t, la ligne Sud de l’île de Sein », précise-t-on à l’armement Keolis Maritime Brest, en charge de la gestion de l’armement. Du fret liquide (carburants) comme du fret solide (matériaux de construction en tout genre), des vivres frais alimentaires, des véhicules, des conteneurs de déchets compactés et même la presse quotidienne.

Destiné aux groupes électrogènes d’EDF comme aux divers véhicules de particuliers, le fret liquide a totalisé 2 845 m3, dont 2 417 m3 pour la seule ligne Nord. « C’est surtout l’île d’Ouessant qui est concernée, explique Jean-Marc Ecobichon, le capitaine d’armement. Les volumes sont plus anecdotiques pour Molène et Sein. » Le gazole pour les groupes électrogènes d’EDF est transporté dans les doubles fonds des navires (24 000 litres de capacité sur l’Enez-Eussa-III et 30 000 litres sur le Fromveur-II). Essence et gazole destinés aux véhicules des particuliers ne sont transportés qu’à bord du Molenez, dans des cuves d’une capacité de 3 000 litres embarquées en pontée. « Les bonbonnes de gaz sont acheminées de la même manière », précise-t-on à la Penn ar Bed. C’est également le Molenez qui rapatrie sur le continent, par conteneurs, les balles de déchets auparavant compactés sur les îles. Et c’est également lui qui a transporté 216 véhicules en 2011, de la voiture au bus en passant par les engins de BTP.

Des infrastructures portuaires rudimentaires

Transporter toute cette diversité de marchandises est une chose. Les débarquer sur les îles où les infrastructures portuaires sont assez rudimentaires en est une autre. Pas trop de problème pour le carburant transporté dans les doubles fonds des navires. Un raccordement de flexibles permet de le stocker dans des installations terrestres prévues à cet effet. Mais les îles étant dépourvues de grues, ce sont celles des navires qui servent au déchargement. « Ces grues ont une capacité de 10 t  », précise l’armement. C’est suffisant pour la majorité des marchandises qui sont ensuite brouettées à terre par chariot-élévateur (palettes, conteneurs…).

Mais il arrive que le fréteur Molenez ait à transporter des bus ou des engins de BTP bien plus lourds. Et là, il n’y a pas de miracle. Le fréteur est doté d’une zone spécifique située au pied du château arrière. C’est là que sont saisis en pontée les engins lourds pouvant aller jusqu’à 25 t. Une fois à quai, le navire doit alors avoir son pont juste à hauteur de quai. « On ouvre alors le portillon, on installe des rampes et le déchargement s’opère par roulage », indique-t-on à l’armement. Une manipulation qui nécessite évidemment de tenir compte des conditions météorologiques pour le transport et de jongler avec les coefficients des marées (en vives-eaux habituellement) et les hauteurs d’eau pour le déchargement. Pas toujours simple d’avoir comme mission de ravitailler les îles.

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