Madrid tente de sauver l’autoroute de la mer entre Vigo et Saint-Nazaire

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En 2011, la société espagnole Acciona Trasmediterranea, adjudicataire de l’ADM, a cédé sa participation dans la société exploitante de la ligne, Autopista del Mar Atlántica, à la Compañía Marítima Hispano Francesa (CMHF). Acciona Trasmediterranea a perdu en 2009 le contrat du transport maritime de voitures et de composants entre l’usine Citroën de Vigo et Saint-Nazaire, remporté par la CMHF: un trafic censé être le « fond de cale » de l’ADM.

Tout au long de l’année 2011, la CMHF a réalisé des efforts de prospection commerciale afin de compléter le trafic de Citroën dans l’attente du feu vert final des deux gouvernements, indispensable pour l’obtention de la subvention prévue. Si Madrid a dit oui, Paris ne semble pas avoir été convaincu de la solidité du nouvel actionnaire et a demandé des garanties à plusieurs reprises. Le 14 juin, Eduardo Carballal, directeur général de la CMHF, a lancé un pavé dans la mare en déclarant à la presse espagnole que le gouvernement français exige que Gefco signe un contrat pour une durée de sept ans. Cette demande intervient au moment où Gefco prépare l’appel d’offres pour le renouvellement du contrat actuel, d’une durée de trois ans, qui vient à échéance le 31 décembre prochain.

Consolider le projet

La déclaration d’Eduardo Carballal a fait réagir la ministre de l’Équipement, Ana Pastor. Originaire de Galice, elle est mobilisée sur ce dossier depuis plusieurs mois: son idée est de consolider le projet par le biais de l’entrée du groupe PSA dans l’actionnariat de la société exploitante, via Gefco. Le 15 juin, Ana Pastor a rencontré Philippe Varin, président du groupe PSA, et, selon le ministère, les deux parties « ont montré leur disposition à ouvrir un cadre de collaboration pour le développement de l’autoroute de la mer ». En clair, Madrid demande un « geste » pour sauver l’ADM.

Indépendamment de la réponse du constructeur, l’avenir de l’ADM reste obscurci par une série de nuages. Le nouvel appel d’offres aura lieu pendant le deuxième semestre et il est impossible de savoir si la CMHF continuera à travailler pour Gefco à compter du 1er janvier 2013. Or, sans ce trafic, l’ADM, même avec ses extensions prévues sur Le Havre et Algésiras, ne serait pas rentable. Surtout, nombreux sont ceux en Espagne qui pensent depuis plusieurs mois que Paris cherche en fait à bloquer le projet afin de favoriser l’autre ADM franco-espagnole exploitée par une société française, LD Lines.

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