Le procès de l’arraisonnement du voilier Le-Ponant, par des pirates au large de la Somalie en avril 2008 s’est conclu sur deux acquittements et des peines allant de 4 ans à 10 ans de prison. Le ministère public a requis 10 à 15 ans de réclusion criminelle pour ces six hommes de 25 à 50 ans qui sont en détention provisoire depuis quatre ans.
Plusieurs dizaines d’hommes s’étaient relayés à bord pendant une semaine pour garder les 30 membres d’équipage. Les otages avaient été libérés sains et saufs une semaine plus tard, contre une rançon de 2,15 M$ versée par la CMA CGM. Les six accusés ont été interpellés à terre par les forces spéciales françaises, dans un 4x4 où ont été découvertes des armes et une partie de la rançon. Ils ont été transférés en France quelques jours après.
Le délibéré aura duré 12 heures. La peine la plus lourde a été attribuée à Ismail Ali Samatar, 31 ans, le seul qui ait reconnu avoir participé à toute l’opération. L’avocate de ce dernier, Maître Karine Puret, a jugé cette peine « mesurée compte tenu des réquisitions », rapporte Le Monde. La cour a également infligé deux peines de 7 ans à 2 accusés qui se sont présentés comme des ravitailleurs des pirates
À l’énoncé du verdict, les deux acquittés ont mis un peu de temps à réaliser qu’ils allaient retrouver la liberté. « La cour a su faire le tri face à une accusation qui n’était pas toujours sincère », s’est félicité devant la presse Maître Martin Pradel, avocat de l’un des deux, Abdurahman Ali Samatar, 28 ans, saluant « une décision empreinte d’humanité ».
« Je suis reconnaissant du courage qu’ont eu les jurés mais je ne peux pas m’empêcher de me dire, quel gâchis », a réagi Maître Augustin d’Ollone, avocat de Abdulqader Guled Said, le second acquitté. En outre, Abdullahi Youssouf Hersi, accusé pour avoir conduit le 4X4 pendant la fuite, a été condamné à 4 ans de prison. La cour n’a retenu qu’un chef d’accusation de complicité contre lui. Compte tenu de la peine déjà effectuée, il devrait sortir dans les prochains jours, a déclaré son avocat.
Au-delà de ce procès et de celui du Carré-d’As, dont le jugement a été rendu en décembre, la Somalie et les conséquences actuelles sur le transport maritime ont transpiré lors des débats. Deux autres affaires de piraterie sont encore en attente de jugement, indique Le Monde.