Au cœur de la ville, le port de Durban a aussi enregistré une croissance. Il manutentionne les deux tiers du trafic conteneurisé, des vracs solides et liquides du pays. Non seulement le port est vital pour l’économie de la ville, mais il est aussi une porte d’entrée maritime pour la région de Gauteng, le centre économique d’Afrique du Sud avec la capitale Johannesbourg, située à 600 km à l’intérieur des terres.
La position géographique du port lui confère de nombreux avantages mais il est aussi un port enfermé dans la ville située dans une baie sensible écologiquement. Avec les restrictions terrestres et maritimes d’extension du port dont le besoin de s’étendre se fait ressentir tout en prenant en compte les besoins de l’urbanisation, la situation est devenue conflictuelle. D’une part, le port a créé un plan stratégique basé sur les prévisions de croissance de trafic jusqu’en 2050 dans lequel la ville est concernée en raison de l’impact qu’il va avoir pour les citoyens. Une activité qui aura des incidences sociales pour les habitants et probablement des pertes d’emploi en raison d’une activité plus intensive mais ne réclamant pas forcément autant de main-d’œuvre. D’autre part, des contradictions entre les autorités portuaires et celles de la ville se font jour sur l’utilisation des « zones tampons » entre le port et la ville. Il est alors apparu qu’un plan de cohabitation entre la ville et le port est devenu essentiel. En 2006, la ville et le port ont alors établi un plan stratégique conjoint sous le nom de projet Tempi (Transnet Ethekwini Municipality Planning Intiative). Ce développement a joué un rôle clé pour une meilleure compréhension entre tous les acteurs. Le succès de ce dialogue s’est démontré par la mise en place d’une équipe dédiée à ce plan, notamment avec les directeurs concernés de la municipalité, du port au travers de Transnet, des coordinateurs de chaque partie et des consultants extérieurs. Un autre développement qui a pesé dans le processus de développement a été la Coupe du monde de football qui a entraîné la construction de nombreuses infrastructures. Il a notamment été créé un aéroport international au nord de la ville qui a modifié les relations entre la ville et le port et a abouti à des décisions importantes. Ainsi, un nouveau port va être créé à environ 20 km de Durban sur le site de l’ancien aéroport international d’ici à 2040. sur ce site de 437 ha, quelque 295 ha seront dédiés aux conteneurs et 24 ha au trafic roulier. De plus, de nouvelles capacités portuaires vont être développées sur des zones actuellement sous-utilisées.
Un terminal à conteneurs de 295 ha
Ces développements dans le sud de la ville vont aussi permettre la création d’un corridor de fret plus fluide qui sera relié par une nouvelle route et un réseau ferroviaire avec des plates-formes multimodales pour servir le secteur de la province du Gauteng et les régions de la SADC (south African Development Community). Incontestablement, ce corridor sera un atout pour l’expansion du port de Durban et de la côte orientale d’Afrique du Sud.
Dans la ville, les deux interfaces majeures en contact direct avec le port sont un défi à relever. La première interface a déjà démontré de son potentiel alors que l’activité portuaire y est plutôt limitée. Un musée maritime, des restaurants et un port de plaisance y sont déjà présents. L’autre secteur est plus problématique. Avec un mélange entre la mer d’une part, et des terminaux conventionnels et automobiles d’autre part, son accès se fait par une route presque saturée. Après la décision d’agrandir l’entrée du port de 120 m à 220 m, la totalité du secteur portuaire a été développé pour un usage mixte. Des habitations, des restaurants et des commerces de détails s’y sont installés ainsi qu’un port de plaisance et un parc aquatique. La décision récente de développer un terminal à conteneurs sur l’ancien aéroport international va permettre à la ville d’appliquer sa vision pour regagner son front de mer et sortir de la ville une partie des opérations portuaires.