Avec la reprise des actifs de SeaFrance, Eurotunnel se repositionne sur le transmanche

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Frédéric Cuvillier, qui a rencontré Guillaume Pépy et, la semaine dernière, les ex-marins de SeaFrance porteurs du projet de Scop, n’a pas caché son souhait. Pour lui, il importe de « retenir la solution la plus pérenne sur le plan économique et la plus favorable à l’emploi ». Tout en « respectant l’intérêt des créanciers ». Il a aussi souligné que la SNCF ne fait plus d’opposition. Par rapport aux propositions des deux autres candidats, Louis Dreyfus/DFDS et Stena Line, celle d’Eurotunnel a le mieux répondu à ces critères. Adossé à la Scop, il envisage à terme la création de 520 à 550 emplois de marins et sédentaires en France, et environ 70 au Royaume-Uni. Avec une priorité aux ex-SeaFrance. Dès cet été, assure son p.-d.g. Jacques Gounon, 250 à 260 marins devraient être embauchés. « Les travaux de remise en état du Berlioz et du Rodin doivent commencer début juillet pour une mise en service début août », dit-il. Le Nord-Pas-de-Calais, plus ancien, sera en arrêt technique jusqu’à la rentrée. L’ensemble des travaux portera sur 10 M€. Concrètement, Eurotunnel rachète les navires via une filiale, Eurotransmanche, qui les affrétera à la scop SeaFrance. Celle-ci les fera naviguer à raison de quatre rotations quotidiennes pour le Berlioz et le Rodin, et trois pour le Nord-Pas-de-Calais. La commercialisation sera confiée à une autre filiale d’Eurotunnel.

Quel sort pour Boulogne?

Plusieurs questions restent cependant posées. Selon Jacques Gounon, « l’engagement du Conseil régional (10 M€) et de plusieurs villes à commencer par Calais (1 M€) ne fait aucun doute ». Mais quelle sera la nouvelle donne sur le détroit? Après la liquidation de SeaFrance, un nouvel opérateur, le consortium LD/DFDS, est apparu dès février sur la liaison Calais-Douvres. Déjà présent à Dunkerque, cet ex-candidat à la reprise des actifs a envisagé un possible retour sur Boulogne-sur-Mer. Un retour du transmanche à Boulogne plairait aux élus de la Région comme au président de la Chambre de commerce du littoral, Jean-Marie Puissesseau. Mais ni Jacques Gounon, ni Yann Capet, conseiller régional chargé du dossier, ne confirment de quelconques discussions, encore moins ce qui apparaîtrait comme une contrepartie du soutien régional.

Autre question: l’arrivée d’Eurotunnel sur ce créneau concurrentiel très vif ne manque pas d’inquiéter les autres compagnies. P&O Ferries a menacé de porter plainte devant la Communauté européenne pour « abus de position dominante ». Elle attend désormais de voir comment va fonctionner ce nouveau concurrent. Pour Jacques Gounon, « il y a de la place pour les trois opérateurs ». Il se donne 18 à 24 mois pour prendre 9 % de parts de marché sur le détroit, soit moitié moins que ce qu’a réalisé SeaFrance. Il reste à retrouver la clientèle et à observer comment fonctionnera la Scop. L’ex-directeur général de Britanny Ferries, Jean-Michel Giguet, en sera président du directoire.

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