Les pilotes de Californie sur la sellette

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« La taille des navires augmente comme le montant de leur rémunération qui était de 451 336 $ l’année dernière » constate Norimitsu Onishi. « Régulés » par l’État de Californie, les 57 pilotes de la station essayent une nouvelle fois de faire passer une augmentation de leur tarification pour les plus grands navires. En 2011, elle leur a été refusée. En 2012, ils demandent un peu moins pour les navires de plus de 339,85 m. Pour ces derniers, le coût du pilotage devrait augmenter de 50 %, ce qui correspond à l’arrivée d’un second pilote qui transporterait l’équipement fragile nécessaire à la sécurité de la conduite de ces grands navires. En Californie comme ailleurs s’opposent donc, d’un côté, les hautes rémunérations et l’usage de la classe affaire pour aller en France (à Port-Revel) ou dans le Maryland suivre un stage de formation continue, et de l’autre, la recherche permanente de la sécurité du pilotage dans une zone difficile. Le pilotage remonte à la nuit des temps, rappelle le directeur exécutif de la station, citant les Rôles d’Oléron français du XIIe siècle. Les pilotes et leurs partisans évoquent une campagne de dénigrement bien orchestrée et menée par les armateurs.

Le frottement massif du Cosco-Busan contre la pile D du pont du Goldengate, en grande partie dû à l’état psychique du pilote qui était à bord, semble être à l’origine d’une certaine attention. Un audit de l’État de Californie s’est penché sur le fonctionnement de la commission qui supervise le pilotage californien. Une supervision largement perfectible tant en ce qui concerne la délivrance des licences que les enquêtes sur d’éventuels manquements aux règles de sécurité. Le rapport d’audit évoquerait même un « mauvais usage de fonds publics ». « Comme d’autres, Mike Jacob (président de la Pacific Merchant Shipping Association, qui représente les armateurs) évoque les liens étroits que les pilotes ont su tisser avec les régulateurs afin de maintenir leur monopole. Bien que réglementés par l’État, les pilotes sont considérés comme des travailleurs indépendants qui peuvent se partager la totalité de leurs profits, écrit le journaliste. Ils ont un intérêt objectif à limiter l’importance de leur effectif afin d’être mieux payés », ajoute Mike Jacob. Une thèse que réfutent les pilotes, mais des sources officielles expliquent que les pilotes dépassent fréquemment leurs temps de travail, laissant ainsi entendre qu’ils manquent de personnel. Refait ainsi surface le souvenir du rapport contrasté qu’a rédigé en 1997 Marie-Françoise Simon-Rovetto sur les voies et moyens d’améliorer l’efficacité du pilotage et du remorquage en France.

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