L’hémorragie s’est arrêtée. Entre 2007 et 2010, le port de Marseille-Fos a perdu entre 200 et 300 escales de navires par an. « En 2011, nous n’avons perdu que 34 escales et la situation s’inverse sur les trois premiers mois de 2012 avec 114 escales supplémentaires », a souligné Jaap Van den Hoogen, président de l’Association des agents maritimes de Marseille-Fos, le 24 mai, à l’issue de l’assemblée générale annuelle. Le dirigeant de CMA CGM Agencies reconnaît toutefois que la situation reste fragile avec l’impact de la fermeture des raffineries à l’Ouest sur les escales de pétroliers et les six jours de grève des marins SNCM et CMN paralysant la desserte de la Corse au mois de mai.
S’agissant des escales de porte-conteneurs, Marseille-Fos renoue en 2011 avec les chiffres de 2007, année de référence. Si les bassins Est continuent de faire les frais des transferts de lignes à Fos (Turkon étant la dernière en date), les bassins Ouest attirent des navires de plus en plus grands et en particulier les deux services Extrême-Orient de MSC et CMA CGM-Mærsk.
Trafic annuel de 1,1 MEVP
Jaap Van den Hoogen table sur un trafic annuel de « 1,1 MEVP, soit 250 000 EVP de plus qu’en 2007 ». On est loin du plan stratégique initial du GPMM qui tablait sur plus de 5 MEVP en 2020. La crise économique et les troubles sociaux auront fait perdre dix ans au port avec un plan révisé à… 2030.
« En année mobile, nous sommes sur un taux de croissance de 9 %, largement supérieur aussi bien aux ports du Nord que de Méditerranée », ajoute le président de l’AACN, lançant un appel appuyé au président du directoire du GPMM pour développer les navettes ferroviaires et élargir l’hinterland du port.
Les agents maritimes, satisfaits du retour de la productivité souhaiteraient toutefois que les dockers de Fos puissent servir les navires 24 h/24 h au lieu de trois shifts de 7 heures. Une mesure qui, si elle était adoptée, ferait gagner « 12 % de productivité supplémentaire ». Un gain d’autant plus appréciable lorsqu’une escale génère 3 000 mouvements.