Délibération? réflexion? deux épithètes qui riment beaucoup plus avec élections qu’avec action. Le 4 juin, le juge-commissaire en charge du dossier sur l’attribution des actifs de SeaFrance a décidé de reporter sa décision au 11 juin. Encore une semaine d’attente pour les salariés. Un report qui exaspère les porteurs du projet de la Scop. Ils ont décidé d’écrire au président de la République qui leur a délégué, le 7 juin, le nouveau ministre délégué en charge de l’Économie maritime. Ainsi, quelques heures avant la fin de la campagne électorale, le ministre délégué viendra sur les « terres du Nord » à quelques miles nautiques de sa circonscription faire des déclarations comme ministre et candidat à la députation. Le 11 juin, date de la décision du juge-commissaire, se cale directement entre les deux tours de ces élections législatives. Quel juge viendra prendre une décision d’un poids social et économique aussi lourd dans un moment politique d’une telle intensité? Il faudrait être politiquement bien ancré pour oser se prononcer. J’imagine bien un nouveau report au 17 juin, voire ultérieurement si les élections modifient les forces politiques en présence. Au mieux, la situation est tranchée le 18 juin, mais la saison estivale avec les jeux Olympiques de Londres est assommée à coups de pelle. Sans compter sur la facture des frais de ports des navires qui s’alourdit de jour en jour. Avant même d’être revenu sur la scène, l’avenir de SeaFrance est compté par manque de volonté politique. Une situation qui rappelle étrangement ce qui s’est passé dans les années 1970 avec le France, qui a fini dans des chantiers de déconstruction en Inde.
Édito
Si France m’est conté
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