Avec 11 Mt de marchandises transitant en 2012 par le port de Dakar, le Port autonome de Dakar (PAD) espère doubler ce chiffre l’année prochaine, via ces nouveaux investissements. « Notre objectif est de rendre le port accessible 24 h/24, ce qui n’est pas le cas au port d’Abidjan (Côte d’Ivoire), et d’éviter que les navires n’attendent sur le quai », explique Momar Ngary Ba, le directeur commercial du PAD.
Après l’extension du terminal à conteneurs en novembre et la restructuration du terminal roulier du PAD, c’est au tour du « Port du futur » de concentrer les investissements. Situé à une vingtaine de kilomètres à l’est de Dakar, le port du futur, dont la construction n’a pas encore commencé, devrait être fonctionnel en 2015, selon le PAD. Ce port fait parti de la deuxième phase de la convention signée avec Dubaï Port World (DP-World), la première phase étant l’extension du terminal à conteneurs.
DP World investira donc 250 MdFCFA (381 M€) dans la construction du Port du futur, avec une condition préalable: que le PAD accueille déjà environ 5 000 conteneurs par an. Pour ce terminal à conteneur de 40 ha, en eau profonde, il est prévu 1,5 km de quai, neuf portiques, une profondeur de 15,5 m et une capacité de traitement de 1,5 MEVP par an. Selon la direction commerciale du PAD, « DP World est en train de prendre les dispositions pour finaliser les techniques liées à la construction du Port du futur ». À Dakar, DP-World n’a pas souhaité répondre à nos questions à ce sujet.
Pour le PAD, ce nouveau port « s’inscrit dans l’objectif de se positionner comme port incontournable en Afrique de l’Ouest ». « Nous avons une position géographique stratégique et une expertise locale importante donc il faut ce type d’infrastructures pour mettre en place nos objectifs », ajoute Momar Ngary Ba.
Nouvelle plate-forme logistique
Du côté des investissements réalisés par le PAD lui-même, on note la construction, à un kilomètre du port, d’une nouvelle plate-forme logistique de 21 ha, dont 4 ha couverts, « pour éviter les congestions et accélérer le flux des marchandises », selon le PAD. Une plate-forme prête depuis 2010 mais qui ne pourrait être exploitable qu’à la fin de l’année. Autre réalisation à venir avant fin 2012, celle de l’approfondissement du chenal d’accès, passant cette année de 11 m à 13 m, pour un coût de 7 MdFCFA (10,6 M€) et financé par le PAD. Dans les tiroirs également, la réfection du terminal pétrolier à hauteur de 5 MdFCFA (7,6 M€) ainsi que la réhabilitation des quais du Mole 3, utilisés pour le trafic vers le Mali, pour un coût de 5,5 MdFCFA (8,3 M€), là encore financé par le PAD.
C’est dans cette logique d’accès sous-régional que le terminal à conteneur a été agrandi et inauguré en novembre. Ce terminal, qui a coûté 27 M€ au port de Dakar et 69 M€ à DP-World, est terminé. Pour le PAD, il s’agissait de « réduire le temps des navires porte-conteneurs, augmenter la cote de fondation des quais pour recevoir des navires ayant des tirants d’eau plus élevés et augmenter les terre-pleins de stockage des conteneurs ». Objectif atteint pour Baba Sagy, directeur général du PAD, qui estime que ce terminal est ainsi « devenu une plate-forme logistique de référence en Afrique ».
Le quai est désormais arrimé de 292 m et exploitable à − 13 m, et dispose de 75 000 m2 de terre-pleins. Par ailleurs, en 2009, le port de Dakar est devenu le premier port en Afrique de l’Ouest à être certifié ISO 28 000, relatif au management de la sécurité pour la chaîne d’approvisionnement. Le système de navigation informatique Navis N4, est également mis en place. Côté logistique, il y a désormais deux portiques STS Panamax avec double capacité de levage, trois grues mobiles, 10 RTG six hauteurs, 15 reachstackers, quatre élévateurs pour conteneurs vides de sept hauteurs, 30 tracteurs de terminal avec des semi-remorques et 480 prises frigos.
Toujours dans une logique de réhabilitation, les quais du môle 2 du PAD devraient être réaménagés d’ici un an, selon les autorités portuaires. Le môle 2 deviendrait ainsi le terminal roulier du port. Long de 350 m, un nouveau bloc de 310 m, à 8,5 m de profondeur, a ainsi été construit. Côté ouest, un nouveau quai de 335 m de long avec des profondeurs à 9,5 m a été réalisé, ce qui permet au terminal roulier de disposer aujourd’hui de 2,25 ha de terre-pleins supplémentaires. Le tout pour un investissement de 140 M€.