APM Terminals fait partie du groupe Mærsk et est une filiale dédiée à la manutention et aux services portuaires. Après avoir commencé en tant que bras manutentionnaire du groupe, APM Terminals s’est détaché de l’activité lignes régulières maritimes en 2001 pour devenir une filiale à part entière.
Forte de ses implantations dans l’hémisphère Nord, la société décide d’étendre son champ d’application sur tous les continents, sans oublier l’Afrique. Aujourd’hui, APM Terminals est présent dans dix ports de la côte occidentale d’Afrique: Abidjan (Côte d’Ivoire), Apapa et Onne (Nigeria), Douala (Cameroun), Luanda (Angola), Monrovia (Liberia), et Téma (Ghana). « Nous sommes entrés dans le monde portuaire en Afrique lorsque les gouvernements locaux ont commencé à privatiser les terminaux, explique Peder Sondegaard, président de la division Afrique et Moyen-Orient d’APM Terminals. Notre présence dans cette région de l’Afrique est ancienne. » L’arrivée de la filiale manutention du géant danois en Afrique de l’Ouest s’est faite à deux niveaux: au plan financier en investissant largement dans la rénovation et le développement des terminaux, mais aussi au niveau opérationnel. « Notre objectif est d’apporter l’excellence opérationnelle d’APM Terminals en Afrique », continue le président de la division d’APM Terminals. Une présence qui dépend des accords avec les autres partenaires. Dans les terminaux de Téma et de Douala, APM Terminals participe à leur exploitation avec le groupe Bolloré et l’autorité portuaire locale. APM Terminals est aussi l’opérateur principal de certains terminaux, à l’image de leur position à Apapa, au Nigeria ou encore à Luanda, en Angola. Le choix des partenaires pour la gestion des terminaux dépend des spécificités des appels d’offres, explique Peder Sondegaard. Le groupe accepte de s’allier avec d’autres opérateurs, comme Bolloré, des partenaires publics locaux ou d’autres sociétés de transport.
Un terrain de chasse aux potentiels limités
L’Afrique de l’Ouest paraît être aujourd’hui un terrain de chasse aux potentiels plus limités qu’il y a dix ans. « Il est vrai que les principaux ports ouest-africains sont aujourd’hui concédés auprès de groupes privés. Nous pensons que cette région conserve un potentiel de développement important. » Le marché portuaire ouest-africain se répartit en grandes parts entre les groupes Bolloré, APM Terminals et DP World. La filiale manutention de Mærsk garde le cap pour le futur. « Nous voyons notre progression au travers de trois axes principaux », explique Peder Sondegaard. Le premier consiste en un agrandissement des terminaux actuels. Il s’agit, par exemple, des ambitions du groupe sur Apapa. Il prévoit une enveloppe de 130 M$ dans les deux ou trois prochaines années pour améliorer la surface de stockage et les nouvelles grues. Dans le port d’Apapa, APM Terminals a implanté un système informatique propre au groupe, le « TermView », qui permet au client une facturation et un paiement par Internet. Un logiciel dont la fonction permet aussi un « désenclavement douanier » des ports. Dans les ports de la région, sous contrôle d’APM Terminals, le groupe a implanté son propre logiciel de tracking et tracing.
Toujours dans cette même veine mais dans le port libérien de Monrovia, la société a réservé un budget pour la construction d’un nouveau quai de 600 m avec des terminaux conteneurs et conventionnels adjacents. Le second axe de développement d’APM Terminals vise à prendre des concessions dans les ports qui sont toujours sous la tutelle des gouvernements et qui devraient faire l’objet d’une concession dans les prochaines années. « Nous ne commentons pas sur nos projets futurs, mais nous demeurons candidats sur un certain nombre de projets dans cette région. »
Des projets de ports à venir
Enfin, le troisième volet des potentiels du groupe vise les ports à venir dans le futur. Des projets existent dans de nombreux pays, à l’image de Kribi au Cameroun ou encore au Bénin, à Sémé Podji. Si APM Terminals ne dévoile rien de ses plans sur ces futurs ports, il déclare malgré tout y regarder avec beaucoup d’intérêt. « Quand la capacité des ports a atteint ses limites, il faut parfois réfléchir à d’autres emplacements pour de nouvelles capacités. Une approche que les gouvernements africains mènent actuellement dans certaines régions », confie le président de la division Afrique et Moyen-Orient. De plus, APM Terminals a su bâtir sa réputation sur le conteneur mais aussi les marchandises diverses et le vrac. À Monrovia, au Liberia, le groupe y est présent dans le vrac et les diverses. « Prendre en gestion des terminaux de ce type en Afrique? Nous y réfléchissons. Nous avons une expérience dans ce domaine puisque nous opérons déjà des terminaux vracs et conventionnels dans des ports comme Pipavav, en Inde, Salalah en Oman ou encore Poti en Géorgie. »
Le monde du portuaire en Afrique de l’Ouest, notamment, ne peut se séparer des activités terrestres. APM Terminals est présent dans la logistique terrestre dans 15 pays d’Afrique de l’Ouest. Le groupe regarde avec attention les conditions de desserte des pays enclavés. « Le coût du transport terrestre en Afrique de l’Ouest est élevé. Nous y regardons avec attention pour trouver des alternatives moins onéreuses. Nous avons une société de transport routier au Mozambique, ce qui constitue une alternative. » Une solution qui pourrait aussi se décliner en Afrique de l’Ouest. Cette logistique terrestre se matérialise aussi dans la mise en place de dépôts de conteneurs à l’intérieur. « Nous avons déjà des entrepôts derrière les ports ce qui nous permet de décongestionner en partie les ports lors des pointes de trafic. » Et APM Terminals envisage de développer ce système pour accroître en partie les capacités de certains ports. APM Terminals a aussi développé des dépôts intérieurs de conteneurs pour créer des points de relais vers les pays enclavés comme le Mali ou le Burkina Faso. « Nous mettons en place une sorte de pipeline pour une plus grande fluidité des marchandises vers ces pays », indique Peder Sondegaard.
Fort de ces différentes ambitions, APM Terminals veut se donner les moyens de devenir, en 2014, une référence pour ses clients africains. Pour cela, outre l’aspect économique, il mise sur le volet social de son action (voir encadré).
Le défi social d’APM Terminals
« APM Terminals est reconnu comme une référence en matière de sécurité dans ses terminaux. Nous enregistrons encore des incidents, mais nous mettons tout en œuvre pour atteindre le “zéro accident” », explique le président de la division Afrique et Moyen-Orient d’APM Terminals, Peder Sondegaard. La présence internationale d’APM Terminals dans des terminaux de différentes tailles et sur différents types de marchandises a porté le groupe parmi les premiers manutentionnaires mondiaux. « La construction et l’exploitation des terminaux sont devenues notre métier de base. Nous voulons apporter notre savoir-faire en Afrique », continue Peder Sondegaard. Si APM Terminals s’implante localement avec ses méthodes de travail, le groupe souligne sa volonté de mettre à la tête de ses sociétés locales du personnel local.