Eurotunnel pourrait tenir la corde

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Des trois candidats toujours en lice, Eurotunnel, LD Lines DFDS et Stena, le premier serait le mieux placé selon nos observations. Depuis le 9 janvier, Maître Gorrias a été nommé comme mandataire judiciaire dans le cadre de la procédure de liquidation. Il a reçu, pour les trois navires de SeaFrance, trois offres. Eurotunnel a proposé la meilleure offre en termes financier et d’emploi, avec une enveloppe de 65 M€. La société a proposé de reprendre deux navires et les actifs de la société. De plus, elle s’est engagée à reprendre 500 emplois à terme.

Dans son projet, Eurotunnel propose de racheter des navires et de les affréter auprès de la Scop pour exploitation. Il reste un point sur lequel le juge-commissaire doit maintenant se pencher: les créances de la SNCF. La société de chemin de fer réclame 120 M€, soit presque le double de ce que propose Eurotunnel. Le 30 mai, au ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, s’est déroulée une réunion avec Guillaume Pépy, président de la SNCF. Il est certain que l’ordre du jour de cette réunion s’est étendu sur de nombreux points, mais il peut paraître certain que les créances de la SNCF vis-à-vis de SeaFrance ont été abordées.

Autre élément nouveau dans ce dossier, l’arrivée au ministère de l’Économie maritime de Frédéric Cuvillier pèse dans ce dossier. Ce juriste, originaire de Boulogne-sur-Mer et député dans ce département, est certainement attaché à l’avenir économique et social de l’armateur. Il a succédé au poste de député à Guy Lengagne, autre figure du Nord dans le maritime. S’il n’intervient pas auprès du juge-commissaire, le ministre délégué à l’Économie maritime peut néanmoins peser sur la présidence de la SNCF pour lui demander, en tant qu’actionnaire, d’accepter cette offre. Dans l’hypothèse où le juge choisirait une des deux autres offres, l’enveloppe de remboursement serait inférieure et l’impact social bien plus grave. Et que dire d’un second tour dont l’issue n’est pas certaine? Eurotunnel tient la corde, mais dans une position fragile.

Le 27 mai, lors de la livraison du MSC-Divina, dernier né de la flotte de MSC Croisières, les deux dirigeants des géants de la croisière et du conteneur, Gian Luigi Aponte pour MSC et Jacques Saadé pour le groupe CMA CGM, se sont retrouvés. Visite de courtoisie ou prémices d’un rapprochement entre deux armateurs opérant sur les mêmes segments du conteneur et de la croisière? Aucune réponse, mais Marseille demeure le lieu idéal pour deux armateurs méditerranéens pour se rencontrer (voir notre article p. 8).

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