MSC-Divina: par l’autre bout de la lorgnette

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Les discours les plus laudateurs sur l’excellente qualité de la construction et sur la pertinence de la « vision » du client cachent une autre facette de la même réalité. Celle qui concerne les 1 380 membres d’équipage, pont, machine et services généraux. L’ensemble représentant une trentaine de nationalités. Pour les marins, les choses sont assez simples: les officiers pont et machine sont italiens. Issus des porte-conteneurs, bon nombre d’entre eux ont été promus à la croisière. Certains retournent au transport de conteneurs, d’une nature plus paisible.

Le personnel d’exécution pont vient des îles Samoa et celui de la machine est principalement croate.

La diversité culturelle concerne donc le personnel de restauration et d’hôtellerie, soit environ 900 personnes. Sont donc représentés, par ordre importance, l’Indonésie, Madagascar et l’Inde.

Citons également le Népal, essentiel pour exploiter correctement le casino avec des ressortissants du Costa-Rica et du Brésil, sous la supervision de MSC Croisières. Sans oublier les pays de l’Est européen spécialisés dans la bonne exploitation du secteur bars et services.

Tout le personnel des services généraux doit arriver à Saint-Nazaire un à deux mois avant la livraison du paquebot. Mais les formalités administratives ont commencé bien plus tôt afin d’obtenir des autorités françaises la délivrance de visas biométriques. L’obtention de ces derniers passe par la numérisation de la photo du demandeur ainsi que de l’empreinte de tous les doigts. Ces données sont stockées cinq ans dans une base centrale. La présence physique du demandeur est donc obligatoire. Dans de vastes pays comme l’Inde ou l’Indonésie, cela n’est pas neutre.

Les différents bureaux de recrutement dont dispose MSC dans le monde envoient donc à MSC Montoir (seule agence française spécialisée dans la croisière) les listes des personnels qui ont été recrutés. Au moins deux mois avant la date prévue d’arrivée à Saint-Nazaire, MSC Montoir fait parvenir à l’ambassade de France installée dans le pays concerné la liste des personnes pour lesquelles un visa est sollicité. L’agence de Montoir se portant garante de l’opération. L’ambassade convoque ces personnes pour remplir la demande. Si tout se passe bien, le visa est accordé.

Équipage sous haute surveillance

Dans la foulée sont réservées les places d’avion. Le transfert depuis Paris vers Saint-Nazaire est à l’origine d’un autre moment de stress car les personnels arrivent à Paris à des heures différentes, chaque jour et par groupe de 80 à 150 personnes. Durant deux semaines, un membre de l’agence de Montoir « monte » à Roissy pour organiser la réception des arrivants et leur embarquement dans les cars. Une grande partie de la réussite réside dans la bonne réactivité de l’autocariste Richau qui doit jongler avec les ordres et les contre-ordres. En effet, entre les prévisions et la réalité, il y a presque nécessairement des écarts, plus ou moins importants. Une cinquantaine de cars ont été mis en œuvre pour le transfert de l’équipage du MSC-Divina.

Le contrôle de l’identité par la police de l’air et des frontières se passe généralement bien, tout et autant qu’elle ait été prévenue suffisamment à l’avance. Dans les 24 heures après leur arrivée à bord, les personnels dont le pays d’origine ne fait pas partie de l’espace Scheignen, doivent se présenter dans un bureau de douane afin de respecter la procédure visabio: le passeport doit être scanné ainsi que l’empreinte de l’index. S’il y a concordance avec les données enregistrées au moment de l’émission du visa, le navigant est admis dans l’espace Schengen. Sinon, il faut numériser l’empreinte de tous ses doigts et vérifier avec celle déjà présente dans la base de données. En cas de non-concordance, il repart d’où il était venu; ce qui est arrivé quelques jours avant le départ du paquebot. Pour acheminer les navigants entre le paquebot et le bureau de douane, un car est mis à leur disposition toute une journée.

Depuis un mois, MSC Montoir a eu la bonne surprise de constater qu’un deuxième bureau de douane a été ouvert de façon temporaire à l’aéroport de Gron-Montoir afin de faciliter le contrôle des visas des personnels embarqués.

Le contrôle administratif se poursuit jusqu’à la veille du départ du paquebot. La Douane reçoit donc la veille la liste complète de l’équipage. Elle peut alors demander que lui soit présentée, dans ses locaux, telle ou telle personne. Un bus est mobilisé à cet effet pour faire face à toute requête.

Compte tenu du nombre de paquebots commandés par MSC Croisières à STX France, l’agence de Montoir a pu constater qu’une large partie de l’équipage est « fidélisée ». En d’autres termes, il renouvelle volontiers l’expérience.

Du bon usage des porte-conteneurs

À ce travail administratif et ingrat, mais qui fait la fierté du responsable de l’agence, s’ajoute la réception de plusieurs dizaines de conteneurs et d’une vingtaine de semi-remorques. Les premiers peuvent venir du monde entier: ainsi le casino est-il arrivé de Miami, entièrement démonté pour être installé par l’équipe du fabriquant américain. La lingerie de cabine est venue de Turquie et d’Égypte. Les costumes des artistes et les ingrédients devant servir au restaurant Tex-Mex ont également contribué au chargement des porte-conteneurs du groupe. Les semi-remorques ont acheminé vers Saint-Nazaire la nourriture et les vins italiens qui ont été servis à bord dès le 19 mai, jour de livraison du MSC-Divina qui est immédiatement parti en direction de Marseille.

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