Non-assistance

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On tue, on juge, on emprisonne, on kidnappe, on s’indigne, on s’alarme, mais la piraterie est entrée dans l’ADN du maritime. L’ouverture du procès des pirates du Ponant à Paris le 23 mai montre une nouvelle fois que la piraterie au large de la Somalie, près des côtes nigérianes ou béninoises, est une réalité quotidienne pour les marins. Le 11 avril 2008, après avoir reçu une rançon de l’armateur, les pirates sont poursuivis à terre et capturés pour être remis aux autorités françaises. Quatre ans plus tard, les voilà dans le box des accusés. Qui sont-ils ces pirates? Des héritiers de Barbe Noire ou Jack Sparrow? Ils ont entre 25 ans et 50 ans et un seul des six hommes arrêtés a reconnu avoir participé à la séquestration et à la demande de rançon des otages du Ponant. Encore une fois, comme dans de nombreuses affaires de crimes organisés, les juges ont en face d’eux des exécutants. Les chefs de réseaux continuent leurs forfaits localement. Pire, pendant qu’à Paris six hommes sont jugés, et après un « raid militaire terrestre » dans un village somalien, des menaces ont été proférées par des « chefs de gangs » pour répondre aux attaques armées à terre. L’escalade semble enclenchée: prise de navire, rançon, réponse armée civile, puis militaire en mer et ensuite à terre avant la réponse. Il faut couper le liant entre ces éléments pour rompre définitivement avec ce fléau. La volonté politique des États européens d’accorder des financements pour redonner vie à la nation somalienne ne porte pas encore ses fruits. En laissant la piraterie s’installer en Afrique, les États maritimes pourraient être accusés de non-assistance à un secteur économique en danger.

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