Iumi (International Union of Marine Insurance) a publié les premières données de la sinistralité en 2011. Si le nombre de perte totale baisse, celui des sinistres majeurs demeure élevé.
Les chiffres publiés par Iumi, organisation internationale regroupant les principales associations nationales d’assureurs, ne sont guère encourageants même si les pertes totales sont en baisse. Il ressort des premières données que le nombre de pertes totales a légèrement baissé en 2011 à 55 unités enregistrées. Un chiffre qu’il faut prendre avec précaution. En effet, lors de la première présentation des résultats de l’année 2010, Iumi a annoncé 63 pertes totales qui ont augmenté au fur et à mesure des mois pour finalement atteindre 87. Scénario identique pour l’année 2009 dont les pertes totales sont passées de 67 à 86. « Cela nous amène à penser que nous allons enregistrer la même tendance en 2011 », indique Iumi dans un communiqué. Ces pertes rapportées en tonnage s’élèvent pour l’année 2011 à 461 227 tpl contre 818 273 tpl en 2010, soit aux environs de 0,05 % de la flotte mondiale. Au final, et c’est un peu le côté positif de l’assurance maritime mondiale, le tonnage perdu totalement a enregistré une perte de 43,6 %. Un chiffre brut que l’organisation internationale veut pondérer en soulignant « qu’à ce stade de l’analyse, la comparaison va se compliquer en raison de l’augmentation de la capacité des navires ».
Les deux principales catégories de navires, les vraquiers et les pétroliers, voient le nombre de pertes totales les concernant demeurer à un niveau bas. Il apparaît, cependant, une tendance avec des pertes totales pour les plus grands navires dans ces deux types de navires. Au cours des trois dernières années, le tonnage moyen des vraquiers en perte totale est passé de 19 000 tpl en 2008, à 23 000 tpl en 2009 pour être de 32 000 tpl en 2010. Un constat qui se décline aussi sur les pétroliers. En 2008, le tonnage moyen des pétroliers en perte totale est de 8 000 tpl pour atteindre, en 2009, 11 000 tpl et être de 36 000 tpl en 2010.
50 % des pertes lièes aux conditions météo
Enfin, les causes de ces pertes sont principalement liées aux conditions météorologiques. Elles représentent presque 50 % des pertes totales et ne cessent de croître au cours des dernières années. La survenance de cyclones plus violents, de catastrophes naturelles comme le tsunami à Fukushima et d’autres phénomènes marins expliquent en partie l’augmentation de cette cause. Les échouements constituent l’autre cause majeure des pertes totales avec environ 20 %. Ces deux causes, qui totalisent à elles deux 70 % des pertes totales, enregistrent une hausse depuis le début du siècle. À l’inverse, les explosions, incendies, abordages, dommages au corps et incident de machines sont en nette diminution sur la période 2007 à 2011 par rapport à la période 2002-2006.
Iumi dresse un constat plutôt positif sur les pertes totales. L’organisation internationale des associations d’assureurs est moins optimiste pour les pertes sérieuses (major serious losses). « Le nombre d’incidents majeurs demeure important, et ce depuis quatre ans », souligne un communiqué de Iumi. Le nombre de ces pertes sérieuses est repassé sous la barre des 600 incidents enregistrés en 2011 avec 591 cas enregistrés. En 2010, Iumi a enregistré, dans les chiffres préliminaires, 623 cas de pertes sérieuses qui ont fini, après étude des dossiers, à atteindre le chiffre de 691. Les trois principales causes de ces pertes sont à mettre au passif des incidents de machines, des échouements et des collisions. Les dommages aux machines entrent pour 34,3 % des pertes sérieuses, indique Iumi. Tant pour les pertes totales que les pertes sérieuses, les navires de plus de 20 ans sont les principaux concernés par ces sinistres. Dans son rapport préliminaire sur l’assurance en 2011, Iumi constate que la flotte mondiale des navires continue sa croissance. Un souci pour les opérateurs économiques qui voient les marchés s’effondrer, mais une bonne nouvelle pour les assureurs, un navire neuf étant moins sujet à sinistre. Ainsi, la flotte de pétroliers a augmenté de 500 unités en 2011 contre 625 un an plus tôt. Le nombre de démolitions des navires les plus anciens s’est par contre tassé avec 150 navires détruits en 2011 contre 270 un an avant. Pour les vraquiers, la flotte a aussi augmenté en nombre et en tonnage avec 1 200 navires délivrés en 2011 et le nombre de navires mis à la ferraille a atteint 300 unités, soit environ moitié moins qu’un an auparavant. Enfin, les navires cellularisés et les conventionnels ont aussi augmenté. Une flotte qui gonfle mais un prix du navire qui demeure stable. Le prix des navires neufs et d’occasion a repris en 2010 tout en restant à des niveaux bien inférieurs à ceux atteints en 2008. Iumi considère que les navires ont perdu 25 % de leur prix depuis 2008.