La faillite de Dieulemar nous a ramenés à la réalité du maritime. Les conditions du marché du début du siècle sont révolues. Cependant, ils réagissent comme des enfants gâtés, ces armateurs qui veulent des navires et du fret à haut revenu. Le temps des années glorieuses, quand un Capesize s’amortit en quelques mois, est terminé. La crise économique de 2008 continue malgré des soubresauts. Elle n’est pas finie et pourrait même, selon certains, empirer. Aujourd’hui, les cigales qui ont voulu profiter des années fastes du début de la décennie pour amasser des profits sans se préoccuper du lendemain allongent la liste des armements en faillite. Le maritime aura de nouvelles saveurs dans les prochaines années. Et les fourmis, jugées parfois trop économes, récoltent aujourd’hui les fruits de leur prudence. Elles survivent. Les enfants gâtés du maritime ont cassé leur jouet en commandant à l’excès des navires. Le monde ne peut survivre sans une croissance retrouvée, mais les États ont pris conscience que ce cycle sera bref. Les armateurs qui auront passé le cap en maintenant la barre devront tirer des leçons du passé pour atteindre une maturité suffisante avec des flottes adaptées aux conditions économiques. Au xxie siècle, la prudence sera au maritime ce que l’eau est à la vie, une nécessité vitale.
Édito
Les enfants gâtés du maritime
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