Le 28 mai 1981, Le Journal de la Marine Marchande consacre sa première page au nouveau gouvernement de Pierre Mauroy. Le nouveau président de la République, François Mitterrand, élu le 10 mai et entré en fonction le 21 mai, a nommé le jour même le Premier ministre, Pierre Mauroy. Le 22 mai, ce dernier dévoile la composition de son gouvernement. Ils sont 42 ministres et secrétaires d’État à le composer, lequel, comme le souligne le JMM, « reflète des profonds changements dans l’approche des questions économiques, sociales, régionales, entre autres, en un mot, du mode de gouvernance ». La première innovation, selon le journaliste, est la constitution d’un ministère de la Mer. Un poste qui sera détenu dès ce mois de mai 1981 par Louis Le Pensec. L’auteur souligne que ce ministère de la Mer n’est pas la panacée. De plus, François Mitterrand a rejeté l’idée d’un tel ministère, « peu convaincu que la conduite d’une grande politique passe prioritairement par la mise en place d’une structure administrative nouvelle. Le candidat a ajouté qu’il serait artificiel de vouloir regrouper dans une même structure le grand nombre d’activités qui s’exercent en mer, et il prévoit que la création d’un ministère de la Mer poserait très vite des problèmes de coordination entre les mêmes activités exercées en mer et à terre. Il a ajouté que le secteur maritime a besoin d’une ambition claire fondant une action continue plutôt que des structures nouvelles. » Et cette position est défendue par l’auteur de l’article, Michel Roussel, qui souligne « que l’abaissement de la Place de Fontenoy a été une erreur psychologique sur le monde maritime ». L’alternance à la présidence de la République est marquée par un véritable changement de gouvernance avec ce ministère mais, dès la nomination du gouvernement se pose la question essentielle: « Un ministère pour quelle mer? » La marine marchande, les ports, la pêche, l’intervention de l’État en mer, la construction navale, le commerce extérieur La tâche du ministère de la mer sera avant tout de coordonner l’action du gouvernement avec ses confrères de l’aménagement du territoire, de l’outre-mer.
Le ministère de la Mer demeurera jusqu’au 23 mars 1983, lors du troisième gouvernement de Pierre Mauroy. La composition du nouveau ministère des Transports, détenu par Charles Fiterman, nommera un secrétaire d’État chargé de la mer, en la personne de Guy Lengagne. Lors du second septennat de François Mitterrand, l’équipe du nouveau premier ministre Michel Rocard crée de nouveau un ministère de la Mer sous la direction de Louis Le Pensec. En mai 1991, Édith Cresson succède à Michel Rocard à Matignon et rétrograde le poste en charge de la mer au niveau de secrétariat d’État détenu par Jean-Yves Le Drian. Le 4 avril 1992, Charles Josselin se verra confié ce portefeuille et aura la lourde tâche de défendre la loi sur la manutention portuaire au Parlement en juin 1992. Preuve en est que les gouvernements socialistes ont donné pendant la Vo République, dès l’élection présidentielle, un ministère de la Mer pour le transformer, les législatives passées, en secrétariat d’État.