L’hélicoptère a visé des embarcations de pirates sur la plage, a indiqué un porte-parole de la force Atalante. Une opération « longuement préparée », selon les responsables d’Atalante, et avec l’accord des autorités somaliennes. Selon le commandant de la force Atalante, l’amiral Duncan Potts, cette opération va « accroître la pression sur les pirates et perturber leurs efforts pour sortir en mer afin d’attaquer des navires. Les Somaliens et les pêcheurs, dont beaucoup d’entre eux ont souffert de la piraterie, peuvent être rassurés, a continué le commandant. Notre objectif est de viser les dépôts dûment répertoriés et cela restera de même à l’avenir ». Depuis la décision en mars de durcir la lutte contre la piraterie, l’Union européenne a donné son feu vert à la force Atalante pour des mesures plus énergiques avec la possibilité de neutraliser les dépôts des pirates. Ces opérations menées sur le sol somalien peuvent l’être dans des conditions définies par l’UE sans qu’elles ne fassent de dommages collatéraux et sans que les militaires de la force ne posent le pied à terre.
Huit navires et 235 marins
Selon les derniers rapports transmis par les responsables d’Atalante, huit navires seraient toujours aux mains des pirates somaliens ainsi que 235 marins détenus en otage. La piraterie aurait couté quelques 7 Md$ en 2011 dont 2 Md$ pour les opérations militaires et les mesures de sécurité.
Les limites des sociétés de sécurité
Dans une vidéo postée sur Internet, des gardes armés à bord d’un navire identifié comme appartenant à la société Eagle Bulk ont tiré sur une petite embarcation qui s’est approchée du navire et ont continué leurs tirs malgré l’éloignement de ce skiff. Selon la vidéo, les gardes auraient tiré sans sommation sur l’embarcation. Elle a été qualifiée de « pirate » parce que disposant d’armes à bord (RPG et AK 47). Selon le président de Trident Group, la société qui a fourni les gardes armés à bord, « cette embarcation a déjà tenté d’attaquer le navire 72 heures avant et a commis, une semaine plus tôt, des actes contre un pétrolier. Notre équipe a agi de façon proportionnelle et a respecté les règles imposées par les US Coast Guards. Ils ont fait feu sur le skiff après en avoir reçu l’ordre du commandant et ont essuyé une réponse simultanément ». Pour l’Association internationale des sociétés de sécurité maritimes professionnelles, « les faits sont juridiquement en adéquation avec les lois en vigueur et ne méritent pas d’enquête ». Le président du registre des Îles Marshall, John Ramage, sous lequel est immatriculé le navire d’Eagle Bulk, a confirmé qu’aucune enquête ne serait ouverte tout en se réservant le droit de revenir sur les faits ultérieurement. John Ramage a aussi souligné que la piraterie a tué de nombreux marins ces dernières années.