Après le dépôt des offres par les trois sociétés auprès du mandataire, le juge-commissaire devrait rendre son jugement le 21 mai. DFDS-LD Lines, Eurotunnel et Stena Lines devront attendre la fin du week-end de l’Ascension. Selon des sources proches du dossier, les offres remises par les trois sociétés sont estimées à un niveau trop bas. L’offre de DFDS-LD Lines serait de 50 M€. Elle concernerait soit les deux navires Berlioz et Rodin, soit uniquement le Berlioz et serait donc inférieure à cette somme. Stena Lines aurait pour sa part déposé une offre de 30 M€ pour le Rodin. Enfin, Eurotunnel aurait proposé de reprendre deux navires et les actifs de la société SeaFrance pour 65 M€.
Lors de sa nomination, le mandataire judiciaire, Maître Gorrias, a estimé que les trois navires ont une valeur estimée aux alentours de 120 M€. Il en ressort que les offres proposées par les sociétés sont bien inférieures aux estimations premières du mandataire. Le 21 mai, le juge-commissaire a deux choix: soit il accepte une ou plusieurs des offres pour la vente des navires, soit il décide de demander un second tour. Dans cette hypothèse, le risque pour le juge-commissaire est de ne plus avoir de repreneur et de se retrouver par conséquent avec les trois navires à vendre « à la ferraille ». Outre l’aspect financier, si cette hypothèse doit se confirmer, elle signifie la fin pour un troisième opérateur sur le Détroit et certainement des déceptions de la part de salariés qui attendent une reprise potentielle de ces navires. En outre, le principal créancier de SeaFrance est la SNCF qui verrait aussi d’un mauvais œil de ne pas pouvoir se faire rembourser ses créances. Le choix du juge-commissaire est devenu cornélien.