À l’origine, deux sociétés françaises, MGI et la Soget, ont démarré leur activité en développant des systèmes informatiques pour les opérateurs portuaires en coopération avec leur communauté portuaire respective. MGI a créé Protis et la Soget Ademar. En 1999, à l’initiative des communautés portuaires, les deux sociétés décident de créer une filiale commune sous le nom de Sogyp, basée à Marseille, pour commercialiser un nouveau produit, AP+ (Ademar Protis+), qui verra le jour en 2005. Sogyp devient alors le maître d’œuvre qui dispose de deux maîtres d’ouvrage, Soget et MGI. Ce système informatique destiné à fluidifier le commerce et créé en relation étroite avec les services des douanes a donné naissance à un nouveau statut, celui d’infologisticien, ou la logistique au travers de l’informatique de dernière génération. Fort de cette coopération, MGI a développé la présence d’AP+ sur les territoires français, ultramarins et à l’international. Les ports de Marseille, de Bordeaux, Rouen Nantes Saint-Nazaire, mais aussi Fort de France, Pointe-à-Pitre, Cayenne ou encore Alger et Port Louis travaillent avec le système AP+. L’implantation à Bordeaux a été exemplaire. Dans le port girondin, MGI a implanté le premier guichet unique en France. « C’est devenu un modèle et le pilote que nous devons décliner », souligne François Mahé des Portes, président du directoire de MGI. Plus proche, le port de Sète a signé avec MGI une convention le 23 septembre. Dès lors, la communauté portuaire et MGI ont œuvré ensemble pour que finalement AP+ entre en fonction le 16 février. « Nous avons atteint notre objectif sur cette place portuaire: la recherche de l’intérêt général pour la communauté portuaire et ses clients », explique le président du directoire de MGI. Et l’infologisticien marseillais continue sa croissance. En novembre, un contrat est signé entre la communauté portuaire du port de Mayotte et MGI. Le système doit être opérationnel le 5 juin, assure François Mahé des Portes.
MGI a adapté ses produits aux évolutions réglementaires. L’entrée en vigueur le 1er janvier 2011 de l’ICS (Import Control System), système de gestion sécuritaire à l’importation pour les pays tiers de l’Union européenne (UE), a incité MGI a créé M-Customs. Le premier document de cette nouvelle réglementation, ICS001, a été passé par un système de MGI. Dès le démarrage, la déclaration se fait dans le cadre d’un message EDI. « Nous sommes maintenant dans la phase 2 de ce système avec des informations plus précises sur la nature des marchandises », assure François Mahé des Portes. Ce système a l’avantage d’être commuté avec l’ensemble des pays maritimes de l’UE.
L’infologistique terrestre
Parce que la fonction logistique ne s’arrête pas aux portes du port, MGI a créé le MUT (manifeste unique terrestre). Plus qu’un nouveau produit, il s’agit d’une extension d’AP+ sur le terrestre. Le MUT est un document de transport dématérialisé valant titre de transit pour la marchandise transportée par rail ou par barge. Il s’étend sur toutes les plates-formes de Medlink, depuis Marseille et Sète pour le versant maritime aux ports allant jusqu’à Pagny pour le fluvial, voire plus loin pour le ferroviaire. Devenu opérationnel en février, le MUT a rencontré un bon accueil par les communautés portuaires, assure la direction de MGI. La procédure de ce nouvel outil permet aux opérateurs fluviaux ou ferroviaires d’envoyer leur liste de chargement à partir de leur système AP+ qui crée automatiquement le MUT avec la liste des marchandises, l’identification du transporteur et le statut douanier. Un document qui peut varier au fur et à mesure de l’évolution des prévisions de transport. Enfin, le document virtuel sera envoyé aux services douaniers de destination. Opérationnel sur le Rhône et la Saône au travers de Medlink Shuttle, MGI prévoit une extension à d’autres guichets d’AP+ pour assurer leur gestion avec leur hinterland.
Après avoir développé son savoir-faire et ses compétences dans les ports et dans les trafics terrestres, MGI étend sa palette sur l’aérien en créant AirPort +. « Il s’agit d’un module aérien d’AP+ qui va au-delà de la simple adaptation », souligne Marie Pavesio, responsable des relations extérieures de MGI. La création de ce module est venue de la Martinique. La société en charge de l’exploitation et la commercialisation d’AP+ en Martinique, Port +, a demandé à MGI de réaliser un audit sur les processus de passage aérien de la marchandise. Six mois après l’étude, AirPort+ est entré en opération, le 18 mai 2011. Moins d’un an après son entrée en fonction, ce sont plus de 10 000 LTA (lettres de transport aérien) qui sont passées par le système. « Nous ne cherchons pas à concurrencer les systèmes existants dans l’aérien mais nous sommes plutôt à trouver une coopération avec l’existant », confie le président du directoire. Après l’aéroport Aimé Césaire à Fort de France, AirPort+ pourrait se décliner sur d’autres plates-formes aériennes comme la Guyane ou Mayotte.