Engagé le 2 mai, entre les deux tours de l’élection présidentielle, le mouvement de grève de la CGT des compagnies SNCM et CMN a visé à sensibiliser le futur Président à la défense de l’emploi maritime français. Ce mouvement, qui n’a duré que 24 heures au remorquage, s’est éternisé chez les compagnies titulaires de la délégation de service public avec des conséquences désastreuses pour l’économie insulaire. Les linéaires des supermarchés se sont vidés et les passagers, pris en otage en pleine période de vacances scolaires, ont juré qu’ils ne prendraient plus les navires de la SNCM.
Face à un tel blocus, le 8 mai au soir, au sixième jour de grève, la SNCM a fait appareiller deux de ses navires, les Jean-Nicoli et le Corse, avec du personnel non gréviste afin de maintenir la continuité territoriale. La direction de la SNCM, en pleine discussion avec l’Office des transports de la Corse pour la future délégation de service public, s’insurge contre un tel blocage exercé par une minorité: 120 personnes sur un effectif de plus de 2 000 salariés.
Ce deuxième mouvement social depuis le début de l’année, « qui n’a comme seul véritable objectif que de créer un bras de fer avec le nouveau président de la République, a déjà coûté très cher à notre compagnie et occasionné de trop nombreux désagréments à tous nos clients et à l’économie de la Corse », a fait valoir la direction de la SNCM qui parle d’une « action suicidaire de la CGT Marins » et d’une grève qui conduit l’entreprise dans une « impasse mortifère ».