L’armement est détenu majoritairement par les trois familles fondatrices Gatta, Luiliano et Lembo. En 2010, l’armateur lance un emprunt de 40 M€ auprès du public. Avec la mise en faillite de l’armement, les détenteurs de ces titres d’emprunt se sont constitués en comité pour demander le paiement de leurs droits. L’avocat de ce comité, Guiseppe Colapietro, n’a pu que constater la décision du juge. « Je suis désolé pour les prêteurs, la société et les employés, mais le plan de sauvegarde proposé par les trois familles n’ont pas convaincu les créanciers », a déclaré l’avocat. Sur les 860 M€ que l’armateur doit rembourser, une grande partie sont des remboursements d’emprunts.
Cette défection d’un grand nom du transport maritime de vracs secs vient grossir une liste qui a déjà inscrit des noms comme Korea Line. Et la liste pourrait encore s’allonger. Pour les responsables de Torm, « cette faillite démontre la pression que vivent quotidiennement les opérateurs du secteur. Les armateurs opérant dans les vracs secs n’ont plus les reins aussi solides qu’au début de la crise de 2008. La baisse continue des taux de fret pourrait encore pousser d’autres sociétés dans la faillite », ont souligné les responsables de Torm qui viennent juste d’éviter le même scénario en repoussant de quelques semaines le remboursement de la dette de 1,9 Md$. Pour l’agence de notation Standard & Poor’s, le marché du vrac sec ne devrait pas rebondir avant 2013 et bien après les secteurs du pétrole et du conteneur (voir notre article en p. 8).