Il y a 48 ans… dans le Journal de la Marine Marchande

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En janvier 1964, le canal de Panama traverse une grave crise. Des émeutes éclatent au Panama contre la présence des États-Unis dans la zone du canal. Un mouvement qui fait une vingtaine de tués et près de 300 blessés. Selon les historiens, ces manifestations auraient reçu l’assentiment du gouvernement panaméen. Le différend entre les deux pays est porté au niveau international et le gouvernement du Panama réclame la révision du traité de 1903. Ce traité prévoit la création d’une bande de 6 milles autour du canal appartenant aux États-Unis moyennant une redevance annuelle.

En 1964, cinquante ans après le passage du premier navire dans le canal de Panama, les relations diplomatiques et politiques entre les États-Unis et le Panama s’enveniment. La communauté maritime retient son souffle et Le Journal de la Marine Marchande titre, dans son édition du 16 janvier 1964: « L’affaire de Panama peut-elle devenir, du point de vue de la marine marchande, une nouvelle affaire de Suez? » À Manhattan, le délégué panaméen, Aquilino Boyd, déclare que « la zone du canal et le canal lui-même, cette enclave américaine dans le territoire panaméen, devraient être soit nationalisés, soit internationalisés. » Une déclaration comme un coup de tonnerre. Le secrétaire d’État américain de l’époque, Dean Rusk, refuse de quitter la zone du canal. La demande du délégué panaméen de Manhattan n’aurait, selon le responsable politique américain, jamais été reprise par le gouvernement panaméen, continue le journaliste du Journal de la Marine Marchande. Derrière ce conflit, note l’édition du 16 janvier, se dressent la question de la souveraineté du Panama sur la zone du canal, celle de l’égalité de traitement entre les travailleurs américains et panaméens et les bénéfices que le Panama pourrait retirer de l’exploitation du canal. Quant à répondre à la question sur les conséquences pour la marine marchande, elles ne seront pas aussi importantes que lors de la fermeture du canal de Suez en 1956. Selon l’auteur, le risque de voir une tension sur le marché de l’affrètement pourrait s’accélérer si la crise ne se résout pas. Bien plus, ce serait les navires américains inscrits sous registre du Panama qui pourraient faire les frais de cette crise. Au demeurant, les États-Unis n’ont que peu d’intérêts à voir la situation s’envenimer encore plus. Cette crise de Panama va déboucher sur une révision du traité sur le canal qui, lors d’une prochaine convention, rendra le canal à Panama en 2000. De plus, face à l’intérêt stratégique du canal pour les États-Unis, l’idée d’un second canal par le Nicaragua refait surface. Un projet qui sera, au cours des 48 années suivantes, souvent remis à l’ordre du jour. Les travaux actuels sur le canal de Panama ont incité le gouvernement des États-Unis à se satisfaire de cette solution. Le second canal est de nouveau rangé dans les tiroirs.

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