« Isoler » est le terme choisi par Gérard Couturier. Le président du conseil de surveillance de la SNCM avoue que « la décision d’isoler la SNCM a été prise parce que, dans la branche transport, la compagnie est atypique. Elle a aussi de gros nuages sur sa tête ». Autrement dit, Transdev, qui se présente comme le premier groupe mondial de transport de voyageurs terrestre, est invendable avec la SNCM. Quant aux « gros nuages », ils sont annonciateurs d’une tempête qui « peut mener à la mise en place d’un plan social qui pourrait concerner de l’ordre de 800 emplois », reconnaît Gérard Couturier dans une interview à La Provence.
Car un malheur ne vient jamais seul. Brutalement interrompue par décision de justice, la DSP de continuité territoriale va dériver avant d’être reconduite dans une configuration réduite. Mais il y a aussi la décision imminente de la Commission européenne concernant les fonds versés par l’État sur le compte de la compagnie. « Si jamais les fonds incriminés sont requalifiés en aides, alors il faudra rembourser de 30 M€ à 50 M€ à l’État », s’étrangle le représentant régional de Veolia.
La SNCM serait alors condamnée en partie ou en totalité au naufrage, alors que Veolia se sauverait en faisant jouer une clause résolutoire signée lors de la privatisation de la compagnie. Une véritable partie de bonneteau. Veolia Transdev s’est tournée vers l’État pour connaître sa position. « À ce jour il n’y a toujours pas eu de réponse. Ce qui n’est pas un signe de bonne volonté, ni de bonne foi », commente Gérard Couturier. Mais une tradition pourrait-on ajouter. Encore plus en période électorale. Effectuée en fanfare il y a 7 ans, la privatisation de la SNCM semble tourner à l’échec.