GMP: des volumes qui stagnent

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« En janvier et février, il y a eu de nombreux mouvements sociaux au niveau national qui nous ont pénalisés. Si l’on compare l’année 2010 à 2011, nous ne sommes ni en progression ni en récession. » Malgré une conjoncture morose, la GMP a réussi à maintenir son volume d’activité. Le bilan est donc en demi-teinte malgré les investissements. « La reprise n’est pas là. Pour 2012, les armateurs se réorganisent. Il y a eu beaucoup de changement dans les alliances », confie Louis Jonquière. Des navires sont en attente de repositionnement sur de nouvelles lignes. Sur un marché mondial du transport des conteneurs extrêmement cyclique et très concurrentiel, le numéro deux mondial MSC s’est récemment allié avec CMA CGM, numéro trois du transport conteneurisé. Un partenariat entre Grand Alliance et New World Alliance (APL, Hyundaï Merchant et Mitsui-OSK Lines) a également été annoncé en décembre. « Certains armateurs se demandent encore s’il faut toucher Le Havre. » Pour la GMP au Havre, le premier trimestre 2012 n’a pas donné de signes encourageants. Louis Jonquière évoque notamment l’effet nouvel an chinois sur le début d’année où traditionnellement l’activité a tendance à baisser sur les trafics liés à l’Asie. « C’est une période où les industriels stockent, où certaines productions s’arrêtent en Chine. » Avec des navires de plus en plus gros, les escales sont moins nombreuses. « Il nous faut des volumes. Au Havre, nous avons la capacité de les traiter. Il faut également que les chaînes logistiques se mettent en place pour que la marchandise soit correctement acheminée. La fiabilité est un mot d’ordre. Aujourd’hui, nous l’avons. » Louis Jonquière se félicite de n’avoir pas vécu de jours de grèves depuis mars 2011 et salue au passage la « bonne volonté » des partenaires sociaux. « Le dialogue social existe. J’espère qu’on ne retombera pas dans les travers du passé. » Et la réforme portuaire? Pour le responsable de la GMP, la confiance prend du temps à être regagnée auprès des armateurs. « Ce n’est pas huit ou neuf mois d’application de la réforme qui vont avoir une incidence sur le redémarrage des trafics. C’est prématuré. » À la GMP, des gains de productivité ont été constatés à partir du moment où les nouvelles équipes de portiqueurs ont été mises en place. « Avec cette nouvelle organisation du travail, nous constatons un gain d’environ 15 %. Il faut continuer à aller dans ce sens car de ce point de vue, nous restons malgré tout en queue de peloton des ports en Europe. » En mai dernier, la GMP a intégré 102 portiqueurs. Un gros travail d’accompagnement a été réalisé au sein de l’entreprise. « Nous avons soigné l’accueil pour que ces nouveaux arrivants se sentent bien dans l’entreprise. L’intégration s’est bien déroulée et les équipes ont été opéra- tionnelles rapidement. Il n’y a pas eu de rupture. C’est le résultat d’un bon travail de coordination entre le syndicat dockers, les syndicats du GPMH, le GPMH et la GMP. » La GMP emploie aujourd’hui 1 150 personnes avec ses deux activités sur les terminaux Nord (Amérique et Europe) et TDF (Port 2000). La GMP a poursuivi sa deuxième phase d’investissements sur Port 2000 avec près de 120 M€ qui ont été injectés sur le Terminal de France (TDF). « Cette phase a démarré en 2008 et s’est poursuivie jusqu’en 2011. Elle s’est concrétisée par quatre portiques supplémentaires, et en 2011 par l’achat de nouveau cavaliers. Pour la fin de l’année 2012, la finalisation du ripage sera effective avec 350 m de quai supplémentaires et 17 ha de terrain. Nous espérons devenir propriétaire du poste 2 en décembre. » Les terminaux Nord ne sont pas en reste. La GMP a effectué des travaux de modernisation sur ces sites, redéfinition des plans de circulation, maillage électrique, aménagements de gates. « Nous sommes à présent sur la même qualité d’accueil qu’à Port 2000. Nous sommes également devenus propriétaire des bâtiments », précise Louis Jonquière. En 2011, la GMP a enregistré 1 050 escales sur la globalité de ses installations havraises. « À un moment donné, il faudra réinvestir si les volumes sont là. »

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