Ce naufrage a fait date dans l’histoire maritime, avec plus de 1 500 morts. Le mythe est né. Un siècle plus tard, de nombreuses questions demeurent sur ce naufrage. Dans son ouvrage « 2 h 40 qui changèrent le cours de l’histoire », l’historien maritime Gérard A. Jaegger revient sur les conditions de ce drame et sur l’histoire de ce navire depuis sa sortie des chantiers en 1907. Le livre est préfacé par l’arrière petit-fils de Thomas Andrew, architecte naval et concepteur du navire. Pour l’historien, ce naufrage « n’est qu’un concours de circonstances ».
En outre, le Musée des arts et des manuscrits expose, du 12 avril au 29 août, une vingtaine de documents et manuscrits, dont celui d’Helen Churchill Candee, qui a inspiré James Cameron pour le personnage de Rose.
Le récit
Un siècle après ce drame profondément ancré dans la mémoire collective, réactivé il y a quinze ans par le film de James Cameron et tout récemment par le naufrage du Costa-Concordia, cette exposition consacre des pièces majeures comme le carnet d’Helen Churchill Candee. Cette survivante a décrit dans un carnet son vécu de l’événement. Parmi les documents exposés, cet extrait: « Nous dérivons ainsi, regardant, regardant d’un air hébété le grand navire brillant. Je ne suis consciente de rien d’autre que de son immensité, de sa beauté et de la diminution de la longueur des rangées de hublots éclairés. L’étrave endommagée a désormais disparu sous l’eau. L’unique espace de pont déborde en l’air au-dessus de l’arrière du navire et, en cet endroit diminué, se blottit un groupe de passagers entassés attendant la mort avec un transcendant courage et un calme qui a été le leur durant les deux dernières heures. » Le carnet se termine par ces lignes, alors que le paquebot Carpathia vient au secours des naufragés: « Je regarde et vois une coque noire au loin. Il y a de l’animation dans le canot, et de l’espoir sur les visages blêmes. Nous changeons de cap et le vent nous aide à parcourir les lieues dans la houle. Mais je suis avec ceux dont les âmes se sont envolées. Ils doivent être encore proches, hésitant à nous quitter, avides de donner leur courage et leur altruisme à ceux dont la vie n’est pas terminée. Bouillonnant au-dessus de la surface des eaux, j’aperçois la divinité de l’homme et le triomphe de l’esprit. Je me réveille sur le Carpathia alors qu’une main pleine de bonté verse un verre de whisky dans ma gorge. »
Titanic, 100 ans après
Du 12 avril au 29 août 2012
MUSÉE DES ARTS ET DES MANUSCRITS
222, BOULEVARD SAINT-GERMAIN – 75007 PARIS
TÉLÉPHONE: 01 42 22 48 48
SITE WEB:
Du mardi au dimanche de 10 h à 19 h,
nocturne le jeudi jusqu’à 21 h 30
Entrée: 7 €, tarif réduit: 5 €
Gratuit pour les moins de 12 ans