Le premier message vise à associer, plus étroitement, les acteurs du privé dans la gouvernance des ports. Dans son courrier, Christian Paschetta souligne que la réforme du 4 juillet 2008 est censée donner au secteur privé une place prépondérante dans l’activité du port, « mais qui laisse dans la gouvernance un rôle prépondérant aux acteurs publics au détriment des acteurs privés ». L’Unim souhaite « voir moins d’État et plus d’économie dans la gouvernance des ports ».
Le second point a trait à la poursuite de la réforme avec une prise en compte des ports décentralisés. En effet, selon l’Unim, ces ports sont les oubliés de la réforme qui n’a touché que les anciens ports autonomes maritimes métropolitains alors que les mesures sociales de cette réforme ont touché toutes les entreprises de manutention, sans distinction de leur place portuaire. Une mesure qui pèse, en termes de charge sociale, « sans bénéficier de ses avancées notamment sur le commandement unique ». L’Unim demande que l’unicité de commandement soit déclinée aux ports décentralisés. De plus, l’harmonisation des horaires entre grutiers et dockers, le recours en complément à des dockers pour conduire les portiques et la possibilité d’investir librement pour les engins en bord à quai.
Le troisième point de l’Unim porte sur la création d’un observatoire des coûts du passage portuaire en respect avec les exigences de marché. Dans ce contexte, Christian Paschetta préconise d’identifier les véritables points de blocage qui subsistent. Des investigations qui doivent porter sur les entreprises du secteur privé mais aussi sur les autorités portuaires publiques.
Exonération de la taxe Fillon
Le quatrième point revient sur la question de la pénibilité dans les métiers portuaires. Un sujet qui a été à l’origine de nombreux mouvements en janvier et février 2011. La pénibilité n’a pas été prévue par la loi de juillet 2008, mais elle est rapidement intervenue comme « une contrepartie essentielle à la mise en place de la réforme ». Des négociations ont débouché sur deux accords, sur, d’une part, une anticipation sur l’âge légal de départ à la retraite et, d’autre part, sur une contribution conjointe employeurs/salariés pour le financement. L’Unim revendique l’application de l’exonération de la taxe Fillon. « Ce dispositif n’a pas d’impact sur les comptes sociaux parce qu’ils ont un effet positif sur l’emploi, ils représentent une économie sur les dépenses de santé, et les salariés quittent l’entreprise sans être à la charge de la collectivité. »
Le dernier message délivré par le président de l’Unim aux candidats à l’élection présidentielle concerne l’Europe. L’Unim demande une approche basée sur les besoins réels des entreprises. La politique européenne des ports doit avant tout être fondée sur les besoins des entreprises. Pour l’organisation patronale, l’Europe est fondée à construire une politique portuaire. L’Unim souhaite une garantie par l’Europe des qualifications professionnelles, « sauf à voir se créer des distorsions de concurrence par le dumping social. La pratique du self handling doit être prohibée ». Le financement des ports est le point central sur lequel l’Europe doit fonder sa politique portuaire pour éviter encore toute distorsion de concurrence. En l’espèce, l’Europe a proposé une directive « horizontale » incluant les services portuaires et les terminaux. le texte « occulte des points essentiels du débat comme le sort réservé aux contrats en cours, le lien entre durée de concessions et investissements, la problématique des extensions géographiques et l’absence de référence aux aspects sociaux en fin de contrat ».