Le 3 avril, lors de l’assemblée générale d’Armateurs de France, Raymond Vidil, président de Marfret, a été élu président. Il est revenu sur les principaux dossiers de l’organisation patronale. En premier lieu, il n’a pu que constater les difficultés économiques du transport maritime. « Nous avons été les premiers à subir les effets de la crise mais nous serons aussi les premiers à en sortir », a commencé le président d’Armateurs de France. Après la période difficile de 2011 pour les compagnies, Raymond Vidil n’imagine pas une sortie de crise en 2012, « tout au plus en 2013 ». Et il va plus loin. « Nous sommes dans la nostalgie de notre passé industriel et nous en oublions la filière logistique. L’export et l’import créent de nombreuses richesses à prendre si nous savons capter les flux. » Ce développement de la filière logistique passe aussi par « la volonté d’aller au bout des réformes engagées ». Et parlant des réformes, Raymond Vidil considère que la nouvelle organisation dans les ports français est positive, mais il faut maintenant « aller plus loin dans la massification terrestre et dans la coopération interportuaire ». Il prend en exemple la création en Seine d’un GIE qu’il faudrait décliner sur l’axe rhodanien, « l’autre grande pénétrante française ».
Un texte satisfaisant pour tout le monde
Il est revenu sur les conditions du dialogue social avec les partenaires sociaux. « Le dialogue social s’est poursuivi tout au long de l’année dans un climat constructif », a souligné Anne-Sophie Avé, déléguée général d’Armateurs de France. La convention collective nationale pour les personnels navigants doit être signée dans les prochaines semaines. « Nous voulons un texte satisfaisant pour tout le monde, a expliqué Anne-Sophie Avé. Il reste 5 % des points à aborder qui concernent des sujets sur lesquels les syndicats attendent des améliorations. Nous continuons à discuter dans le même climat. »
Le dossier de l’annexe VI de Marpol qui prévoit une réduction des émissions par le transport maritime demeure un sujet d’actualité. Armateurs de France s’est réjoui des deux amendements de la directive, proposés lors de la dernière réunion du conseil. Ils prévoient, d’une part, une application stricte de cette annexe. D’autre part, la possibilité pour les États de demander un aménagement. « Nous sommes dans la phase de discussion tripartite entre le Conseil, le Parlement et la Commission. C’est le tiers du chemin », a continué Raymond Vidil. Les deux autres tiers obligent l’ensemble des pays européens concernés par cette annexe à se regrouper pour demander unanimement des adaptations auprès de l’OMI. Des demandes qui devront être remises avant le mois de juin. « Nous sommes tous, les armateurs français, conscients de la nécessité de participer aux efforts en faveur de l’environnement. Il est nécessaire que le calendrier imposé soit réaliste. Nous ne disposons pas de solutions techniques aujourd’hui. »
La période préélectorale actuelle a amené Armateurs de France à formuler ses demandes auprès des candidats à l’élection présidentielle. « Veiller au grain n’évoque pas un paysan au bord de son champ mais un marin qui doit être sur ses gardes pour agir rapidement si un grain s’abat sur le navire », a expliqué le président d’Armateurs de France. Il a rappelé que « la France ne peut se satisfaire de son rang mondial modeste. Nous étions avant sur le mode examen, à savoir qu’il fallait être au-dessus de la moyenne. Nous sommes désormais dans le mode concours, à savoir, fait-on mieux qu’avant? Notre pays doit maintenant changer de catégorie. »