L’euphorie règne

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Les armateurs de navire gaziers, aussi bien GPL que GNL, ont connu une année 2011 particulièrement satisfaisante, voire euphorique. Sur le marché du transport maritime de GPL, les taux ont été fermes avec un très bon niveau d’emploi de la flotte mondiale, même si l’augmentation des coûts d’opération et le prix des soutes ont réduit les gains, précise le rapport BRS. Pour le GNL, « 2011 a été une année de tension sur les taux à court et moyen terme. Et il y a eu un doublement des taux de charte sur la période ».

Le GPL, un marché de niches

Les consultants de BRS rappellent que le segment du transport de GPL bénéficie aussi du fait que c’est un marché de niches contrôlé par des opérateurs historiques et resté largement à l’abri des spéculateurs. Tous les types de navires transportant du GPL ont été à la fête en 2011. Les VLGC ont profité de l’augmentation des exportations des pays du Golfe et de l’essor de la consommation de GPL au Japon suite à la catastrophe de Fukushima. La flotte de VLGC s’élève à 144 unités, selon BRS. Trois nouveaux VLGC ont été mis en service en 2011 et trois ont été déchirés. Les chantiers navals font état de 13 VLGC en commande dont cinq à livrer en 2012 et huit en 2013. Les MGC ont bénéficié de la bonne activité sur le secteur de l’ammoniac, « très actif tout au long de l’année grâce la hausse des exports de la production en mer Noire et dans les pays du Golfe ». La flotte de MGC compte 68 navires en 2011, soit deux de plus qu’en 2010. Un seul MGC devrait sortir des chantiers en 2012 et deux en 2013. Les Handysize et les petits transporteurs de GPl et de gaz chimiques ont aussi connu une très bonne année 2011. Et pourtant, de nombreux navires de ces types ont été livrés par les chantiers, soulignent les experts de BRS. Ces derniers ont compté 8 nouvelles unités de 22 000 m3, 6 navires pression de 5 000 m3, trois navires de 7 000 m3 à 7 500 m3. La tendance devrait être la même en 2012 avec 16 unités supplémentaires attendues, « mais les besoins grandissants en GPL de pays comme la Chine, l’Inde ou l’Indonésie devraient pouvoir absorber l’arrivée des constructions neuves ». BRS met toutefois en garde les armateurs en rappelant que l’équilibre reste fragile: « L’arrivée de commandes massives, attirées par la bonne santé du marché et la baisse des prix des constructions neuves, serait une erreur à ne pas commettre dans le marché du GPL. » Par ailleurs, les consultants de BRS ont dénombré plus de 50 navires méthaniers en commande auprès des chantiers. Ce nombre représente « une véritable bouffée d’oxygène pour la construction navale et une alternative pleine de promesses pour les armateurs qui voient dans le GNL un véritable Eldorado du shipping dans les années à venir ». Cet essor des commandes de navires méthaniers repose aussi sur des bases spéculatives: « Des perspectives de taux élevés et donc de retour sur investissements plus rapide ont poussé des armateurs grecs de renom à investir dans la construction de méthaniers. » Tous les navires commandés de manière spéculative ont les mêmes caractéristiques techniques, ont remarqué les experts de BRS, avec une capacité comprise entre 155 000 m3 et 165 000 m3, un système de confinement à membrane et une propulsion diesel électrique capable d’utiliser soit du GNL, soit du diesel-oil et/ou du fuel-oil.

Vers une évolution des flux mondiaux de GNL

La hausse des commandes de méthaniers est aussi une conséquence d’une suite d’événements majeurs pour le secteur du GNL en 2011. L’accident de Fukushima en mars a créé « un appel formidable pour le GNL comme énergie de substitution au Japon ». La demande de ce pays a atteint 78 Mt en 2011 (+ 10 %) et devrait croître de 15 % à 20 % en 2012. Autre phénomène majeur: le mouvement initié aux États-Unis avec des projets d’exportation de GNL à partir des terminaux du golfe du Mexique. Les flux mondiaux du GNL pourraient s’en trouver bouleverser, souligne le rapport BRS. « Le GNL américain représente une opportunité pour les pays consommateurs et offre une alternative crédible au GNL du Qatar. La Corée et l’Inde deviennent accessibles au gaz américain, et ce, avant même la possibilité des voyages par le Pacifique qui devraient devenir prépondérants avec l’élargissement du canal de Panama. » Enfin, le rapport BRS rappelle que de nombreux projets d’usines de liquéfaction ont été approuvés en 2011. Tous sont situés dans le bassin Pacifique, principalement en Australie, et représentent des capacités additionnelles de GNL de l’ordre de 30 Mt/an à l’horizon 2016. Une partie des 50 navires méthaniers en commande pourrait trouver des contrats d’affrètement en lien avec les projets américains et australiens. Toutefois, les dates de livraison de ces nouveaux navires sont prévues en 2013 et 2014 tandis que les projets devraient voir le jour à partir de 2016. Ce décalage entre les livraisons des navires et l’entrée en production des projets GNL pourraient avoir des conséquences sur les taux d’affrètement, préviennent les auteurs du rapport BRS.

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