La surcapacité reste d’actualité

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Les commandes ont accusé le coup en 2011 avec seulement 79 Mtpl passées, soit une baisse de 32 %. Parallèlement, les livraisons de nouveaux navires ont augmenté de 10 % à 160 Mtpl.

Moins de commandes, mais aussi des annulations de commandes qui ont représenté en 2011 quelque 21 Mtpl. C’est certes moitié moins que l’an passé, mais le chiffre reste élevé.

Les nouvelles commandes se décomposent en 43 Mtpl pour les vraquiers, 8 Mtpl pour les pétroliers et 21 Mtpl pour les porte-conteneurs. Si le tonnage pour les vraquiers et les porte-conteneurs sont à un niveau équivalent à celui de 2006, soit au plus fort de la croissance, celui des pétroliers n’a jamais été aussi bas. Pour les vraquiers, la flotte en construction poursuit sa décrue. Elle ne représente que 34 % de la flotte en service contre 47 % un an plus tôt. Ils sont surtout construits en Chine. La baisse de commande des pétroliers, principalement auprès des chantiers coréens, entraîne une baisse de la proportion de la flotte commandée à 16 % de la flotte en service.

Les porte-conteneurs voient leur carnet de commande augmenter pour la première fois depuis 2006. Un marché essentiellement réalisé par les chantiers de Corée. Autre surprise de l’année, la hausse des commandes de méthaniers.

Les prix de construction sont en baisse de 10 % globalement mais se situent plus généralement entre 5 % et 15 %. Deux raisons expliquent cette tendance: d’une part, les difficultés de financement auprès des banques, et d’autre part la crise de la dette dans la zone euro. Une diminution entretenue par la difficulté de trouver des financements alors que le prix de la construction neuve n’a jamais été aussi bas.

La surcapacité de construction neuve, estimée aux alentours de 200 Mtpl, et la rareté de la demande ont exacerbé la concurrence entre pays de construction et constructeurs. En fin d’année, plusieurs chantiers ont estimé avoir vendu des navires en dessous de leur prix de revient. « Nous sommes certainement très proches d’un nouveau niveau bas historique », note le rapport BRS.

La démolition en 2011 a augmenté 34 % à 39 Mtpl. Une tendance qui incite des chantiers chinois à se lancer dans cette activité.

L’année a encore eu son lot de nouvelles sollicitations de la part des clients des chantiers. Les annulations de commande sont estimées aux environs de 260 contre 750 un an auparavant. Elles ont concerné les vraquiers (150 navires) et les pétroliers (65 unités) et les porte-conteneurs (13). Ces retours sur contrat ont eu pour effet de voir la fermeture de certains chantiers, notamment en Chine, qui ont fermé leurs portes faute de travail.

La Chine demeure le premier constructeur avec 44 % de parts de marché et 155 Mtpl en commande, même si ce dernier chiffre diminue. La situation reste malgré tout tendue. De nombreux chantiers n’ont pas pu prendre de nouvelles commandes. Quant aux signatures de contrat, elles ne compensent que la moitié des livraisons. Face à la faiblesse de la demande, le gouvernement chinois veut consolider la position du pays. Il souhaite que les dix plus grands chantiers représentent 70 % du secteur national.

En Europe, les nouvelles commandes progressent

La Corée, en seconde position, voit son carnet se réduire. Les constructeurs coréens se réorientent vers des navires à forte valeur ajoutée comme les FPSO, LNG FRSU ou unités industrielles. Traditionnellement très active dans les porte-conteneurs et pétroliers, la Corée n’a pas échappé aux annulations et reports de livraison. Et les chantiers coréens sont inquiets pour l’avenir face aux difficultés de financement de leurs clients européens.

Au Japon, le marché de la construction navale se replie pour la quatrième année consécutive. Les constructeurs locaux ont été pénalisés par la dépréciation du yen. Les espoirs de dépréciation ont été à ce jour déçus, note le rapport BRS.

La première surprise vient des chantiers européens avec la progression des nouvelles commandes. Ils représentent 1 % du marché mondial. Leur carnet de commandes se contracte. L’autre surprise vient des chantiers du Brésil. Ils ont été soutenus par les armements nationaux, et notamment Petrobras, qui a investi 225 Md$ sur cinq ans.

Pour les prochains mois de 2012, les perspectives demeurent moroses. Trois éléments laissent entrevoir un renouveau. D’une part, la réduction des livraisons à partir de 2013 laissera de la place pour de nouvelles constructions. Ensuite, l’intérêt du marché pour de nouveaux designs plus économique risque de relancer ce secteur. Enfin, les prix bas pourraient relancer la construction. En 2012, BRS prévoit 195 Mtpl à livrer, hors annulations, mais « nous craignons que les annulations ne se poursuivent en 2012 et atteignent 30 Mtpl », continue le rapport. Au cours de l’année, l’attentisme du marché et les opportunités de l’occasion pourraient freiner les envies des acheteurs potentiels. Quant aux prix de vente, s’ils sont à un niveau historiquement bas, « le potentiel de baisse des prix de vente pourrait tout de même atteindre de nouveau 10 % ». L’incertitude du secteur réside dans sa surcapacité de production. « Un ajustement entre l’offre et la demande doit intervenir. » Les pertes des banques, notamment en Corée, les amène à une extrême vigilance. Alors des constructeurs se réorientent vers de nouveaux marchés voire réduisent leurs unités de production. Si la réduction est inévitable pour BRS, de nouvelles fermetures et la mise en sommeil de cale paraît inéluctable.

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