Il y a deux à trois ans, le GPMM avait encore espoir, après le désengagement de Sea-Invest-Marseille Manutention, de trouver un gestionnaire pour le hangar 23, le dernier des équipements sous température contrôlée qui subsistait sur le môle Léon Gourret. L’appel d’offres s’est révélé infructueux pour la seconde fois. La logistique froid qui a occupé jusqu’à 5 hangars avec une capacité de 590 000 m3 a déserté les bassins marseillais. Seuls vestiges d’une époque glorieuse, quelque 200 prises reefers équipent le terminal conteneurs de Mourepiane et Pinède. L’avenir du froid a donc basculé à l’ouest avec le trafic fruitier et les produits frais. C’est en 2009 que pour la première fois l’Ouest a pris les devants en tonnage. L’affaire a commencé avec Fos Distriport. En 2003, le premier hangar qui se lève sur la zone logistique est justement réalisé par Léon Vincent avec 10 000 m2 de surface à température dirigée pour la réception, le conditionnement et le stockage vers l’Europe des fruits frais. Un important trafic de bananes transportées en conteneur sert alors d’amorce à ce basculement vers l’ouest. Depuis, le site de Fos a ajouté quelque 500 prises reefers. Le conditionnement des fruits a évolué.
Appel à projets pour un pôle logistique froid à Fos
La boucle est bouclée. Aujourd’hui, le GPMM cherche à établir un pôle logistique froid de 50 000 m2 à 70 000 m2 de Shon à Fos-sur-Mer. Pour cela, l’autorité portuaire compte mettre à la disposition des opérateurs, via des AOT (Autorisation d’occupation temporaire) longue durée, trois parcelles vierges de respectivement 2,94 ha, 2,47 ha et 2,26 ha de la zone de la Feuillane, sur la zone industrielle de Fos. L’objectif est clairement annoncé et le manque reconnu. Il s’agit de « pallier le déficit de capacité de stockage en froid positif ou négatif, de même que celle en logistique labellisée (du type halal, casher ou bio…) ».
La clôture du dépôt des propositions a eu lieu le 15 mars. Pour l’instant, rien n’a transpiré des offres. Ces dernières seront « appréciées à l’aune de trois critères principaux », précise le GPMM. Il examinera tout d’abord l’impact économique et social des offres: le nombre d’emplois créés, la part de la sous-traitance envisagée, le montant de l’investissement et de la redevance annuelle que le candidat s’engage à verser au port. Il tiendra compte, ensuite de l’impact des offres sur le développement portuaire, un impact évalué par le volume d’export et/ou d’import minimal acheminé majoritairement par voie maritime, un dernier point crucial, les candidats devant s’engager sur un trafic maritime minimum exprimé en EVP ou en tonnes. Enfin, le port jaugera l’impact environnemental des dossiers, en priorisant ceux qui mettent en avant les mesures de développement durable permettant de réduire au minimum l’empreinte environnementale des projets.
Du classique trafic de fruits et primeurs, Marseille-Fos prend le virage des nouveaux rayonnages frais. On sait, par exemple, qu’il entend s’affirmer comme une importante plate-forme des produits halal en Méditerranée.