Territoire majeur pour le raffinage en France – avec la présence de deux des plus grandes raffineries européennes (Total et ExxonMobil) –, la région de l’estuaire de la Seine concentre également 80 % de la production française d’additifs et d’huiles et représente, selon le rapport qu’Antoine Rufenacht, le commissaire général au développement de la vallée de la Seine, vient de remettre au Premier ministre, 50 % de la production française de matières plastiques et d’élastomères et 25 % de la production nationale d’oléfines. Même si, globalement, le secteur de la chimie, du fait de la concurrence internationale conduite par la Chine et les pays du Moyen-Orient, a perdu quelque 20 000 emplois depuis une dizaine d’années, il demeure un vecteur important de l’industrie avec de forts besoins en logistique spécifique.
La chimie, une spécialité
Au Havre, des grands noms de la logistique, à l’image de Katoen Natie, se sont faits de la chimie une spécialité. Le groupe belge est largement présent sur plusieurs sites industriels. Katoen Natie réalise ainsi de la logistique intégrée chez Total Petro-chemicals et possède, à Port-Jérôme, une quarantaine de silos destinés aux opérations logistiques externalisées de la plate-forme ExxonMobil. Chez LBC-Sogestran, au cœur de la zone industrielle et portuaire du Havre, la logistique des produits liquides chimiques est aussi une spécialité avec la concrétisation, actuellement, d’un projet d’extension des installations destinées à entreposer des produits dangereux. L’entreprise est également propriétaire d’un établissement hautement sécurisé, Care, l’un des plus grands centres portuaires de stockage et de distribution de produits réglementés. Ce « bunker » permet de recevoir des produits dangereux.
L’an dernier, dans un contexte de baisse du trafic global du port du Havre (68,5 Mt à − 4 % par rapport à 2010), la logistique des vracs liquides chimiques a enregistré une baisse plus limitée: − 2 %, à 1,7 Mt. La chimie étant un axe majeur du développement économique, le Grand port maritime du Havre (GPMH) a lancé ces derniers mois un appel à projet. L’objectif est de favoriser l’essor des activités liées à la logistique de la chimie pour laquelle la région havraise possède un véritable savoir-faire. À terme, ce sont des capacités de stockage supplémentaires qui devraient sortir de terre pour offrir aux industriels des possibilités de développement. Des industriels qui ont bien compris la force de frappe que représente Le Havre. Total et Veolia viennent d’investir une cinquantaine de millions d’euros pour construire une nouvelle usine, Osilub, destinée à récupérer, stocker et traiter les huiles usagers pour les incorporer dans les carburants.