Il y a deux ans, sur un total de 225 000 t de viandes congelées exportées du port de Brest, le trafic conventionnel sur palettes a totalisé encore près de 50 000 t pour 175 000 t par conteneurs. De quoi faire tourner les 52 000 m3 des Entrepôts frigorifiques brestois (EFB) et offrir de belles heures de manutention aux dockers et grutiers. Mais le vent semble avoir tourné. L’année dernière, le trafic conventionnel a encore perdu 55 % de ses volumes en ne totalisant plus que 9 500 t alors que, dans le même temps, le trafic par conteneurs a frôlé les 268 000 t. Ce très net basculement d’un mode à l’autre a amené la CCI de Brest à en tirer toutes les conséquences. Ne représentant plus que 3,5 % des trafics de viandes congelés, le trafic sur palettes remet évidemment en question l’existence même des EFB, dont le principal actionnaire est le producteur de volailles Tilly-Sabco. « Un plan de redéploiement de ces entrepôts frigorifiques est à l’étude », admet-on à la CCI qui se refuse à en dire plus pour l’instant. La mise aux normes de ces entrepôts bord à quai coûte en effet assez cher. A contrario, la CCI a embrayé sur le rouleau compresseur qu’est devenu le trafic par conteneurs (près de 55 000 EVP l’an dernier, soit 26 % de mieux.
320 nouvelles prises frigo
Le réaménagement de la plate-forme multimodale (PMM) a consisté à augmenter et rationaliser les surfaces réservées au stockage et à la manutention des conteneurs. « Nous avons redéfini une entrée de plate-forme fonctionnelle qui répond au code ISPS, sécurisé et séparé physiquement les flux agroalimentaires de camions et de produits correspondant aux différentes activités du port », précise-t-on à la CCI. Dans cet esprit, une ZAR (zone d’accès restreint) permanente a été créée pour l’activité conteneurs et, après avoir revu et corrigé toute l’installation électrique, 320 nouvelles prises frigo ont été ajoutées.
Pour renforcer sa productivité, le port de Brest a également fait l’acquisition d’une grue automotrice Liebherr LHM420. Après un marché notifié en juillet 2011, la grue a été assemblée sur place en janvier. « Il s’agit d’une grue mobile portuaire dont la vitesse des mouvements en instantané est deux fois supérieure à celle des grues Reggiane MHC 150 actuelles », précisent les services techniques de la CCI.
Exportant ses viandes congelées au Proche-Orient, au Moyen-Orient et en Afrique de l’Ouest, Brest s’est également doté d’un Poste d’inspection aux frontières (PIF) qui a obtenu six agréments lui permettant d’importer des produits d’origine animale congelés, réfrigérés ou sous condition de température destinés à la consommation humaine et/ou animale. « Les enjeux de ces agréments sont fondamentaux pour l’économie locale et les acteurs portuaires qui ont investi de façon conséquente dans un nouvel outil d’inspection », commente-t-on à la CCI.