Jean-Michel Berud, avec Foad Zahedi, tout deux fondateurs et transfuges de l’armateur Louis Dreyfus, a réussi en six ans d’existence à entrer dans le club fermé des armateurs marseillais. Plus ingénierie que maritime – ses effectifs comptent 15 ingénieurs-marins parmi les 60 salariés –, Jifmar a enregistré l’an dernier 10,38 M€; d’activités dont la moitié réalisée à l’export.
Avec une flotte de six navires de service (neufs et d’occasion) et de cinq ROV, véhicules sous-marins télé-opérés, le jeune armateur marseillais peut intervenir sur les chantiers de maintenance des infrastructures offshore (inspection, maintenance, renflouage, réparation, pollution). Mais aussi sur des contrats à la carte comme celui qui le lie avec le festival pyrotechnique de Cannes qui se déroule dans la baie en juillet et août, ou un essai de conservation de bouteilles de vin immergées à 1 000 m de profondeur dans des boîtes en acier demandé par un viticulteur bordelais. Quand ce ne sont pas des missions ponctuelles pour le compte de la DCNS et la DGA.
Mais c’est avec le pétrole que Jifmar a démarré. Les majors Total, BP ou la Sonatrach lui font confiance pour assurer la maintenance de leurs bouées de char- gement et autres terminaux (cinq en Algérie et deux en France). Une bonne base pour assurer les prêts à l’acquisition de navires pour lequel Oseo a répondu présent. Dernier en date, le Jif-Worker, construit par les chantiers Neptune Marine Service aux Pays-Bas, est un navire multifonctions de 24,6 m de long. Il a été livré en mars 2011 pour travailler sur les installations pétrolières et gazières des ports Arzew, Skikda et Bejaia. Immatriculé à Marseille, ce navire de service bat pavillon français comme le reste de la flotte.
Une nouvelle corde à son arc
À la corde du pétrole offshore, Jifmar n’a pas hésité à ajouter celle de l’éolien offshore. Un marché naissant auquel on peut accéder par un copier-coller. Jean- Michel Berud reconnaît qu’ils ont « calqué leurs services sur ce qu’ils font déjà sur le secteur pétrolier dans le domaine de l’inspection, de la réparation et de la maintenance, avec la fourniture de packages comprenant des navires de soutien et des robots sous-marins ». C’est justement un service qu’il fournit depuis cette année au Danemark avec son premier contrat dans l’éolien offshore qui concerne les études sismiques et de dimensionnement des fondations sous-marines d’éoliennes.
Jifmar s’est résolument engagé sur les projets du navire du futur. Son catamaran Jif-Crew-Cat a été spécialement développé pour la maintenance des éoliennes offshore. Il figure parmi les sept projets déposés dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt. « Une véritable Prius de la mer », explique Jean-Michel Berud qui semble avoir pris le vent tout en ayant le sens de la formule. On devrait savoir si le projet prendra de la consistance cet été.