Le 16 mai 1974, Valéry Giscard d’Estaing, candidat à l’élection présidentielle, n’oublie pas d’intégrer dans son programme politique les ports et la marine marchande. Après avoir expliqué sa position lors d’une réunion à Brest le 11 mai 1974, il a souhaité approfondir son projet politique maritime par un courrier envoyé au Journal de la Marine Marchande. Il commence son courrier en affirmant que « notre pays se trouve pour la première fois peut-être de son histoire économique dans une situation exceptionnellement favorable au développement de sa flotte de commerce ». En 1974, la France est dans une position économique forte. Le contexte économique doit « tendre à accroître le volume, la nature, la compétitivité et la diversité géographique de nos exportations », continue le futur président de la République. Et pour développer cette flotte, la France dispose de nombreux atouts, selon le candidat de 1974. Le premier est à mettre à l’actif des marins français, « dont les armateurs étrangers jugent qu’ils sont parmi les meilleurs du monde », rappelle Valéry Giscard d’Estaing. Il plaide pour le maintien du régime des marins en affirmant que « si le métier de marin était à ce point aisé et avantageux, aurions-nous des inquiétudes quant aux perspectives de recrutement? » L’autre atout se trouve dans les ports français qui ont su faire des efforts. Enfin, les chantiers navals capables d’être à la pointe de la technologie et les armateurs qui ont accepté le risque et l’effort d’un développement doivent permettre le renouveau de la flotte de commerce.
Fort de ces atouts, le candidat à l’élection présidentielle veut « mobiliser ces atouts de façon plus énergique et cohérente. » Il préconise une aide de l’État pour « doubler la flotte de commerce ». Il conçoit cette aide dans « un double souci d’efficacité économique et d’équité ». Il met dans la balance pour ces aides la nécessité de se fonder sur des sociétés « de qualité et sur l’accord des partenaires sociaux ».
Valéry Giscard d’Estaing s’en prend aussi aux pavillons de complaisance, « véritable fléau de notre époque maritime ». Il souhaite « que la France engage, de préférence avec ses principaux partenaires, une politique tendant à protéger ses intérêts maritimes contre des errements inacceptables sur le plan de l’écologie, de l’équité fiscale et de la justice sociale ». Il préconise aussi un effort soutenu en faveur de la formation et favoriser les initiatives en revoyant les structures administratives.
Valéry Giscard d’Estaing a été élu le 19 mai 1974 pour un mandat de sept ans sur un programme global intégrant une dimension maritime. Les candidats à l’élection présidentielle de 2012 ne semblent pas attacher beaucoup d’importance à ce secteur économique malgré tous les efforts entrepris.