SNCM: Veolia lance 1 € symbolique sur le tapis vert de la DSP

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L’élu juge la proposition « peu sérieuse », d’autres conseillers parlent « d’offre empoisonnée ». Et effectivement, le débat alimenté depuis des années par les nationalistes corses, dont le Syndicat des travailleurs corses, pour la création d’une compagnie régionale a aussitôt rebondi sur l’Île de Beauté. Pour le président de l’Office des transports de la Corse, Paul Marie Bartoli, « le débat est difficile, il y a des enjeux considérables pour la Corse, les personnels, on ne peut pas traiter le problème de cette manière-là ».

L’annonce du responsable régional de Veolia doit-elle surprendre sept ans après que la compagnie a été privatisée dans les conditions mouvementées que l’on sait, quatre ans après le rachat à Butler Capital, l’initiateur de la privatisation, des 38 % que le fonds d’investissement détenait? Pas tant que cela. Premier point, Il y a quelques mois, le groupe Veolia a annonçé sa ferme intention de vendre sa branche transport dans laquelle la SNCM – dont il détient 66 % des parts* pour un coût d’acquisition qui a dépassé les 30 M€ – prend l’eau de toute part. Face aux bilans négatifs qui se sont succédés, l’instabilité sociale de la compagnie s’est accrue. Il y a deux ans, l’arrivée à la barre de Marc Dufour, un homme réputé à poigne, n’a fait qu’aggraver le tangage qui se cristallise aujourd’hui sur la menace de licenciement de deux élus CGT du personnel. Enfin, il y a le renouvellement de la délégation de service public (DSP). Le cadre de ses règles sera fixé par l’Assemblée de Corse fin mars. Mais on sait déjà qu’elle va réduire sa voilure budgétaire et donc impacter dans tous les cas les compagnies impliquées dans la continuité territoriale. Un des scénarios, et pas le plus mauvais, ferait sortir deux navires de la flotte de la SNCM et les équipages concernés (quelque 600 emplois).

Devant le naufrage annoncé, l’actionnaire majoritaire de la SNCM se défausse-t-il ou effectue-t-il un gros coup de bluff? En lançant la balle dans le camp de l’exécutif corse, Veolia tente pour le moins de se dédouaner d’une situation où le groupe est entré à reculons. Aujourd’hui, ses dirigeants ne manquent pas de rappeler qu’en 2005, l’État est venu les chercher pour rendre possible la privatisation de la compagnie. Les manœuvres pour trouver une solution se présentent mal à la veille de l’élection présidentielle et de la saison estivale. Sans compter l’État qui, c’est l’habitude, joue les abonnés absents dans un dossier qui concerne 2 000 emplois directs, dont près de 800 en Corse, et un millier d’emplois induits.

L’État représente 25 % et les salariés 9 %.

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