Nous y sommes. La campagne présidentielle bat son plein. Les politiques ne sont pas avares de leur temps. Ils se succèdent dans les entreprises en difficulté et s’invectivent sur les approches face aux conséquences sociales. Les noms de ces sociétés qui ont défrayé la chronique, à l’image d’ArcelorMittal à Florange, de Lejaby, de Lipton ou de Petroplus, sont devenus des incontournables de cette campagne. L’autre jour, le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a même évoqué un pan de son projet politique consacré à la reprise des entreprises en difficulté par ses salariés sous forme de Scop. Et oui, il a parlé de Scop mais il n’a pas cité SeaFrance. D’autres parlent de développement économique et d’emploi mais oublient de citer les ports et la marine marchande, dont les emplois directs et indirects se comptent en dizaines de milliers. À croire que ce secteur intéresse peu les candidats qui pointent tous à l’entrée des portes d’usine, mais jamais dans un port. Le seul à porter encore une attention particulière aux ports français est le ministre des Transports, Thierry Mariani. Il a invité les professionnels à un déplacement en Chine pour « vendre les ports français ». Le dernier déplacement d’un ministre des transports en Chine a été celui de Dominique Bussereau après l’adoption de la réforme des ports en 2008. Il a visité l’empire du Milieu pour inciter les investisseurs locaux à s’intéresser aux ports français. Le résultat est somme toute loin des attentes. Alors, Thierry Mariani revient sur les traces de son prédécesseur pour la seconde démarque. Messieurs les investisseurs asiatiques, attendez. Si la majorité présidentielle change, vous aurez peut-être le droit à une troisième et dernière démarque.
Édito
Deuxième démarque
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