Le Grand débat sur le transport organisé le 6 mars par l’association TDIE (transport développement intermodalité environnement) entre ses partenaires et les représentants spécialisés des candidats à l’élection présidentielle l’a une nouvelle fois montré: le mot « transport » en France concerne principalement les transports de passagers, avec en complètement le transport routier de marchandises. En dehors de cela, point de salut ou de partenaires disposant de moyens.
Devant la salle comble du théâtre Pierre Cardin, à deux pas de l’Élysée, François Soulet de Brugière, président de l’Union des ports de France, a cependant rencontré un franc succès en déclarant haut et fort que « le fret passe toujours en dernier ». Il a poursuivi sur le thème « quelle que soit l’importance de l’infrastructure, elle ne servira à rien si le client ne veut pas l’utiliser », et tant que le client restera un usager aux yeux de SNCF Fret, il ne se passera rien ou pas grand-chose.
Évoquant sa jeunesse dans le transit aérien, François Soulet de Brugière a rappelé qu’Air France était surnommé Air peut-être. « L’entreprise a été capable de réaliser sa complète révolution en matière de fret. À quand la révolution de la SNCF? »
S’adressant aux représentants des candidats, le président de l’UPF leur a demandé de « surtout ne pas toucher à la réforme portuaire » et de laisser travailler les professionnels durant un certain temps. Des gains de productivité de 15 % à 32 % ont déjà été enregistrés selon les ports.
À l’occasion du débat, un petit ouvrage de 31 pages a été édité dans lequel chaque partenaire résume ses attentes ou ses craintes.
« La réforme portuaire n’a peut-être pas été jusqu’au bout », a répondu Hervé Mariton, représentant le candidat Nicolas Sarkozy, évoquant la « cogestion » des ports avec un syndicat unique. D’une manière plus générale, en ce qui concerne le fret ferroviaire et Seine-Nord par exemple, « les résultats ne sont peut-être pas à la hauteur des objectifs mais il y a des progrès qu’il convient de poursuivre », a conclu le député de la Drôme.
Représentant Jean-Luc Mélenchon, Pascale Le Néouannic demande qu’en matière de mobilité en général soient déterminés avant toute chose les besoins de transport. Et ces derniers ne peuvent être estimés sans que soit définie une politique de l’aménagement du territoire.