Décidé fin janvier, l’embargo de l’Union européenne (UE) sur le pétrole iranien doit entrer en vigueur le 1er juillet. Cette décision a fait suite au renforcement des sanctions des États-Unis contre la République islamiste auxquelles se sont jointes d’autres nations comme l’Australie. L’UE, comme les États-Unis, cherchent aussi à rallier d’autres pays à l’embargo. Il s’agit de contraindre l’Iran à stopper son programme nucléaire civil que l’Occident soupçonne de dissimuler la mise au point de l’arme nucléaire. Le renforcement des sanctions contre l’Iran conduit les entreprises à se préparer à les appliquer, et plus particulièrement les compagnies d’assurance. Depuis fin février, les P&I Clubs européens commencent à refuser d’assurer les navires des compagnies maritimes transportant du pétrole iranien. Ce sont les armements indiens et japonais qui sont les plus frappés par cette décision car ils sont largement assurés auprès des P&I Clubs européens. Il en va ainsi de la Shipping Corporation of India (SCI), la première compagnie indienne spécialisée dans le transport de pétrole et de produits pétroliers avec 39 navires, précise l’agence Reuters. Pour l’Inde, l’Iran est le deuxième fournisseur de pétrole après l’Arabie Saoudite. Pour le Japon, l’Iran constitue le troisième fournisseur d’or noir. Ces deux pays pourraient se tourner vers les compagnies d’assurance de Chine, de Russie, du Moyen-Orient, de Singapour ou de Hong Kong. Mais un tel changement peut prendre des mois, le temps d’étudier les demandes et d’évaluer les risques, ont expliqué des experts à Reuters. De plus, par exemple, si les compagnies d’assurance de ces pays acceptent de nouveaux contrats, elles dépendent tout de même du marché mondial de la réassurance. Or ce dernier aussi doit appliquer les nouvelles sanctions contre l’Iran.
Pas de solution simple
Il n’existe donc pas de solution simple pour les compagnies maritimes indiennes et japonaises pour continuer à assurer le transport de pétrole iranien. Sauf si leur gouvernement respectif décide de se rallier à la politique d’embargo européen et américain. L’Inde ne semble pas en prendre le chemin, à la différence du Japon. Début mars, ce dernier a annoncé être en discussion sur le sujet avec les États-Unis. Le gouvernement japonais rappelle que ses importations d’or noir iranien ont beaucoup diminué. Il insiste sur ses importants besoins en pétrole et gaz, encore plus élevés suite à la catastrophe de Fukushima et l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires. L’administration américaine se félicite de l’efficacité des nouvelles sanctions contre l’Iran de plus en plus frappé dans ses exportations de pétrole.