Jacques Gounon, le président d’Eurotunnel, n’a pas de doute sur la pertinence de sa démarche de candidature à l’achat de trois navires de SeaFrance, qui seraient affrétés à une société d’exploitation sous la forme juridique d’une Scop, dirigée par Jean-Michel Giguet, l’ancien directeur général de Brittany Ferries. « Il s’agira d’une véritable entreprise. Elle aura besoin de tous. Je lance en particulier un appel à l’encadrement pour que ses membres rejoignent le projet. » Eurotunnel a constitué une « équipe d’experts », et fait appel à son « propre courtier » pour évaluer les navires. L’évaluation théorique du coût des trois navires, selon Jacques Gounon, se situe « entre 125 M€ et 150 M€ ». Les loyers que la Scop devrait payer à la filiale d’Eurotunnel éventuellement propriétaire du navire seraient « compatibles avec le business plan de cette compagnie ».
Jacques Gounon balaye toutes les objections les unes après les autres. SeaFrance a disparu parce qu’elle vivait « en dehors des réalités ». Ce qui suppose donc que la nouvelle entreprise, forte de quelque 500 salariés, parte dans le droit chemin. Eurotunnel ne créerait pas sa propre concurrence, car « les segments de marché sont différents ». Il n’y a pas de risque d’effondrement des prix, car « le marché, en particulier du fret, est en progression en volume » et les prix sont descendus au-dessous du seuil de rentabilité des navires.