L’activité du port du Pirée, principal port grec situé près de la capitale, se divise schématiquement en deux: la partie grecque et la partie passée sous le contrôle chinois en 2008 et qui assure depuis plus de la moitié de trafic commercial. En 2011, on a observé une augmentation de 73 % du trafic pour le quai no 2 sous concession chinoise alors que pour le quai no 1, cette augmentation n’est que de 54,5 %. En 2008, le gouvernement conservateur de Kostas Karamanlis a cédé, au grand dam des syndicats, la concession d’un quai à la société Cosco (China Ocean Shipping Company) pour ses porte-conteneurs servant au transport des produits chinois vers les marchés du sud de l’Europen, les Balkans et les pays riverains de la mer Noire. Georges Papandréou, chef de l’opposition socialiste, a alors déclaré haut et fort qu’une fois les élections gagnées, il s’empresserait de revoir ces contrats « inadmissibles ».
Deux ans plus tard, en 2011, et malgré des grèves très dures menées par les syndicats grecs qui accusent Cosco d’imposer à ses salariés des conditions de travail « moyenâgeuses, notamment en y interdisant le droit de grève », la ministre socialiste du Développement, Louka Katséli, a proposé à la partie chinoise, avant d’être écartée du gouvernement, de faire du port du Pirée « un centre international de commerce ». C’est dire si les mentalités, et surtout les besoins évoluent.
Depuis, Le Pirée a vocation à devenir un centre de transit commercial des marchandises chinoises vers l’Europe, par l’augmentation programmée du volume de conteneurs traité par le groupe chinois Cosco.
Doublement des échanges entre la Grèce et la Chine
D’ici 2015, la Grèce et la Chine prévoient de doubler leurs échanges commerciaux, à 8 Md$ au total. Par ailleurs, en 2010, Athènes et Pékin ont signé deux accords cadres sur le développement des investissements chinois en Grèce et sur les échanges culturels, et onze autres accords commerciaux privés, surtout dans le secteur de la marine marchande, mais aussi dans les technologies de télécommunications, le tourisme et l’importation de matières premières typiquement grecques, comme le marbre. Un centre de recherche pour économiser de l’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la marine marchande est également à l’étude. But de l’opération, moderniser Le Pirée, tant que faire se peut, pour le rendre encore plus compétitif.
Le nombre prévu de conteneurs transitant par le port du Pirée s’est élevé en 2009 à 800 000 EVP, et d’ici 2015, ce nombre doit atteindre 3,7 MEVP.
La marine marchande est un secteur important de la coopération entre la Grèce et la Chine, car 60 % du pétrole brut importé en Chine l’est à bord de navires grecs, et parce que 50 % des marchandises chinoises sont transportées par des navires grecs.
La Grèce, dont les armateurs détiennent la première flotte au monde, et la Chine, deuxième pollueur au monde, mais aussi premier producteur de produits finis, ont convenu de renforcer leur coopération maritime pour offrir aux produits chinois un accès aux marchés de l’Union européenne et des Balkans via le port du Pirée, mais aussi via un port en construction en Crête, à Tambaki, et via le port de Kavala dans le nord-est de la Grèce à deux pas des frontières bulgares et turques.