En 2011, le port de Beyrouth a reçu au total 1 034 249 EVP, constituant une hausse de 9 % par rapport à 2010 (949 155, selon les dernières statistiques livrées par l’Autorité portuaire). Ces chiffres incluent l’activité de transbordement. 585 220 EVP ont été destinés au marché libanais. En revanche, si l’on exclut le transbordement, le trafic conteneurs a baissé de 2,3 % malgré un total import/export des marchandises en hausse de 3,22 %. L’activité de transbordement se trouve en hausse, avec 449 929 EVP en 2011 contre 349 668 EVP en 2010. Cette amélioration notable est sans doute provoquée par l’agitation régionale dans les pays voisins, notamment en Syrie. Le Liban, avec ses deux ports principaux Beyrouth et Tripoli, faisant office de plate-forme de transit en remplacement, selon un rapport publié par la Blominvest Bank.
Le directeur de l’Autorité portuaire de Beyrouth, Hassan Kraytem, reconnaît qu’un « certain nombre de compagnies maritimes ont déplacé leurs activités à Beyrouth, d’où les opérations sont plus sûres, comparées à d’autres pays comme la Syrie, instable actuellement ». Cette instabilité pourrait continuer à profiter aux ports libanais.
Le volume des marchandises a progressé de 3,2 % en 2011, avec un total de 6,6 Mt. Le trafic passagers fait lui aussi un bond en avant avec 9 148 personnes qui ont transité par la plateforme portuaire en 2011, contre 7 123 en 2010.
Malgré ces hausses, les recettes du port de Beyrouth n’ont pas connu de progression. Elles accusent en effet une baisse de 4,79 % des revenus en 2011. Le port enregistre ainsi 158,8 M$ (120 M€) de recettes pour 2011. Une baisse causée notamment par les chiffres des véhicules importés, selon le rapport de la Blominvest Bank.
La demande en baisse de véhicules importés (− 29,49 % avec 67 022 unités importées), sans doute expliquée par la conjoncture régionale très incertaine, a fait baisser les recettes du port. Il s’agit du plus bas niveau des importations automobiles depuis quatre ans. En 2011, le nombre total de navires à quai a aussi connu une baisse de 5,1 %, avec un total de 2 167.
Le port de Beyrouth continue par ailleurs ses projets d’expansion, prévus pour achèvement d’ici à 2013. En prévision, l’allongement du quai conteneur de 500 m pour le porter à 1 100 m. Ces travaux, qui viennent de débuter, ont été confiés au joint-venture Pihl-Hourieh et sont supervisés par la société allemande Sellhorn, permettront de traiter quelque 1,5 million de conteneurs. Si cette extension n’est pas menée à bien dans les délais, le port pourrait se trouver surchargé.