Le fossé se creuse entre les marins CGT de la SNCM et leur direction. Réuni le 23 février, le conseil de discipline de la compagnie filiale de Veolia, s’est prononcé pour le licenciement pour « faute lourde » de deux responsables syndicalistes, Frédéric Alpozzo, délégué du personnel CGT, et Marcel Faure, secrétaire du comité d’entreprise. Le motif de la décision est d’avoir participé au blocage pendant dix jours du Corse. Le navire devait appareiller à destination de Toulon pour entamer sa rotation sur l’Île de Beauté, liaison que la CGT juge déficitaire et déstabilisante pour l’activité marseillaise.
Les forces de l’ordre ont fini par intervenir le 14 février pour déloger manu militari les grévistes à bord du Corse après trois jugements successifs des tribunaux considérant la grève « illicite » et réclamant la fin de toute entrave. La sanction à l’encontre de ces deux salariés à qui leurs mandats syndicaux donnent un statut « protégé », doit être soumise au comité d’entreprise et à l’autorisation de l’inspection du travail pour que leurs licenciements soient effectifs.
En grève le 24 février, les marins CGT de la SNCM et de la CMN ont paralysé le trafic de leurs compagnies entre la Corse et le Continent. « La chasse aux syndicalistes est ouverte, partout nos militants sont visés, traînés devant les tribunaux pour avoir simplement défendu les droits des salariés et la notion de service public », protestent les responsables syndicaux qui voient dans la manœuvre la volonté de « remettre en cause le pavillon français et de favoriser le low-cost ».