L’année 2011 s’est terminée par une perte de 600 M$ pour l’activité de transport conteneurisé, a indiqué le groupe A.P. Møller qui a présenté ses comptes consolidés le 27 février. Perte à rapprocher des 2,6 Md$ de bénéfice enregistré en 2010. Le retour sur capitaux investis après impôt (ROIC) passe de + 15,3 % à − 3,4 %.
Cette perte a pour cause principale la baisse des taux en sortie d’Asie vers l’Europe. En début de l’année, les taux étaient d’un niveau qualifié de « raisonnable » mais ils ont plongé au fur et à mesure de la livraison des nouveaux navires. Le taux moyen est inférieur de 8 % à celui de 2010. Dans le même temps, les prix des soutes ont augmenté de 35 %. La conjugaison des deux tendances a « considérablement » réduit les marges. Les chargements ont augmenté de 11 % pour atteindre les 8,1 MEQP (équivalent 40’). « Le groupe a de plus récupéré la part de marché perdue durant l’année 2010 ». À quel prix? pourraient se demander les chargeurs européens (voir p. 13).
Pour 2012, Maersk prévoit également une perte du fait de « la surcapacité » alors que la demande mondiale de transport devrait croître de 4 % à 6 %. Elle devrait être moins forte sur le marché Asie-Europe mais plus soutenue sur les routes Nord-Sud.
L’activité portuaire se porte bien mieux: APM Terminals a terminé 2011 avec un bénéfice de 649 M$ en baisse de 22,2 % par rapport à 2010. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice est en hausse de 24 %. À périmètre constant, le volume traité a cru de 8 % et le ROIC est passé de 16 % à 13,1 %. Les importants investissements réalisés durant les années précédentes seront poursuivis, en priorité dans les pays émergents. Le bénéfice de 2012 devrait être supérieur à celui de 2011 et augmenté dans une proportion supérieure à celle de la croissance des volumes manipulés. Maersk ne précise pas la part de chiffre d’affaires réalisé par APM Terminals avec les lignes de Maersk Line.
Le groupe A.P. Møller, toutes activités confondues en particulier l’extraction de pétrole, a terminé l’exercice avec un chiffre d’affaires en hausse de 7 % à 60,230 Md$ (+ 2 % seulement si exprimé en DKK). Le résultat avant impôt s’effrite de 3 % à 9,422 Md$. Le bénéfice net s’effondre de 33 % à 3,377 Md$, ce qui laisse encore quelques marges de manœuvre. Le ROIC est passé de 12,2 % à 8,3 %. Pour 2012, A.P. Møller s’attend à un bénéfice inférieur à celui de 2011 avec un niveau d’investissements comparable.
Le groupe diffuse également des indicateurs de sensibilité intéressants: ainsi une variation de +/100 $ par EQP entraîne-t-elle une variation de +/− 900 M$ du bénéfice du groupe.+/− 10 $ sur le prix du baril de brut se traduit par −/+ 100 M$ sur le profit. +/− 100 000 EQP correspond à +/− 200 M$.