Toujours sans propulsion mais remorqué, le paquebot Costa-Allegra doit arriver le 1er mars vers 9 heures, heure locale, à Mahé la principale île des Seychelles, indique Costa Croisières. Six cents places d’avion ont déjà été réservées ainsi que 400 chambres d’hôtel. Jumboïsé et transformé en paquebot en 1992, l’ancien porte-conteneurs livré en 1969 a, à son bord, 636 passagers (dont 127 Français) et 413 membres d’équipage. Un hélicoptère apporte chaque jour de la nourriture et des boissons, le navire étant privé d’une grande partie de son énergie. L’éclairage serait cependant assuré grâce à un groupe resté intact.
Selon Costa Croisières, un incendie s’est déclaré le 27 vers 9 h 40 GMT dans la salle des générateurs. Incendie qui a été maîtrisé mais a laissé sans propulsion le paquebot de 188 m. « Il n’y a eu ni mort, ni blessé », affirme la compagnie. Le paquebot est parti de Diego Suarez, au Nord de Madagascar, vers les Seychelles. Il se trouvait à environ 200 nautiques au Sud-Ouest de ces îles lorsque le feu a éclaté.
Selon les Best Management Practices pour prévenir les actes de piraterie au large de la Somalie de juillet 2011, la limite Sud de la zone à haute risque passe par le 10e parallèle Sud, soit entre le Nord de Madagascar et l’atoll Providence.
De source française, neuf commandos marine italiens seraient à bord; information confirmée par l’AFP. Ils ont probablement été rejoints par des homologues français du thonier senneur Le Trévignon qui a été “invité” par le CROSS Réunion à rallier au plus vite le paquebot. Immatriculé à Mayotte et propriété de la Compagnie française du thon océanique, ce navire puissant de 83 m a été attaqué au moins une fois par des “pirates” somaliens. Comme plusieurs navires de pêche français opérant dans la zone, il bénéficie donc d’une protection armée.
Selon une source spécialisée française, il faut environ 40 à 50 t de traction pour remorquer par beau temps un pareil paquebot. Compte tenu du poids d’une senne remplie, un thonier senneur doit bien être capable de remonter un poids de 60 à 70 t, suffisant donc pour tirer le paquebot. Le Talenduic, autre senneur appartenant au même armateur devait rejoindre le convoi ainsi que deux remorqueurs portuaires seychellois. La zone est surveillée en permanence par deux avions militaires.
Selon la législation européenne en vigueur, le BEAmer italien est le seul compétent dans cette fortune de mer et n’est pas tenu d’ouvrir une enquête technique car l’accident n’est pas « très grave »: pas de naufrage, pas de blessé, et pas de pollution. Seule la pression médiatique pourrait faciliter l’ouverture d’une enquête auquel les BEAmer français, allemands (38 pax), etc. ne seraient pas nécessairement associés.
Le sort semble s’acharner sur le groupe Carnival Corp, maison mère de Costa. La semaine dernière, 22 passagers majoritairement américains du Carnival-Splendor ont été détroussés lors d’une excursion en car au Mexique, et les autorités argentines refusent que les paquebots britanniques de P & O Princess, filiale de Carnival, fassent escale en Terre de Feu, à l’approche du 30e anniversaire du conflit des Malouines.