DFDS Seaways a réalisé une bonne performance sur la route Douvres-Dunkerque en 2011. Mais en pleine crise de SeaFrance, Eurotunnel a poussé le Danois dans les cordes. Ce n’est qu’au cours des dernières semaines que l’affrètement du Norman-Spirit de LD Transmanche Ferries a permis de réduire les files d’attente. Selon le GPM de Dunkerque, DFDS Seaways a embarqué plus de 500 000 pièces de fret (+ 4 %) pour 11,8 Mt de trafic, et 2,6 millions de voyageurs et chauffeurs routiers (+ 4 %), pour 480 000 véhicules de tourisme. Manque à ces chiffres le résultat opérationnel de la ligne.
Les grands atouts de DFDS Seaways, aujourd’hui contrôlée à 70 % environ par DFDS Groupe, et à 30 % par AP Møller Mærsk, sont d’abord une charge fixe bien contrôlée, et ensuite une place de choix sur les marchés d’Europe du Nord. Les trois navires, les DFDS-Dunkerque, Dover et Delft, sont à l’origine des navires Mærsk conçus par le groupe, et construits en Corée dans les conditions du géant danois. On parle de 100 M$ pièce. En tout cas, cette flotte adaptée au marché du détroit, d’une capacité de navires analogue à celle des Berlioz et Rodin, a été acquise au meilleur coût. Second atout, l’armement, sous pavillon britannique, est compétitif. Le coefficient d’armement est de l’ordre de 2,15, les rôles sont internationaux, les sédentaires vivent à la dure. Troisième élément, depuis Dunkerque, premier terminal du détroit en venant du Nord-Est, et en s’appuyant sur la branche logistique de Norfolkline, puis de DFDS, le groupe capte touristes et surtout camions en provenance du nord de l’Europe.
Mais cela ne suffit plus. Le détroit ne pèse que 7 % de l’activité de DFDS. Depuis cinq ans, la route ne progresse plus. DFDS veut pousser vers le Sud-Ouest, et mieux asseoir sa branche minoritaire de fret accompagné. D’où le choix d’une alliance avec LD Lines, sous pavillon français.