Frôlant jusque-là le million de passagers, ces deux trafics ont été partagés pour près de moitié par les deux compagnies. Une donne qui n’a pas fondamentalement changé, même si les divergences des chiffres ont de quoi déboussoler n’importe quel observateur. Assurant la liaison Saint-Malo-Portsmouth, Brittany Ferries annonce 360 000 passagers en 2011 (contre 382 000 lors de l’exercice précédent) et 13 700 camions (soit 9 % en moins). Une baisse imputable à la conjoncture économique générale en Angleterre et la fermeture de la passerelle de débarquement pour travaux pendant quatresemaines.
Indiquant avoir comptabilisé « autant de passagers qu’en 2010 mais un peu moins de véhicules » (soit 476 500 passagers selon la CCI de Saint-Malo), Condor Ferries semble mieux s’en sortir. Comptant cinq navires (trois Incat de 750 passagers et 180 véhicules chacun, un ro-pax de 500 passagers et 90 remorques et un ro-ro de 90 remorques), l’armement peut être compté comme armement transmanche à part entière. « Nous assurons l’approvisionnement des îles anglo-normandes en marchandises et en passagers des deux côtés de la Manche », rappelle Jacques Videment, agent général de la compagnie à Saint-Malo. Soit 80 % de fret et 95 % de passagers.
Principal moyen de déplacement des îliens, tant sur l’Angleterre que sur le continent, les ferries rapides de Condor transportent également, à partir de Saint-Malo, une clientèle française en très grosse majorité issue du Grand Ouest. « Le dépaysement est à portée de main, facile d’accès et relativement bon marché du fait des parités monétaires favorables à l’euro », commente Jacques Videment. Il arrive même que certains passagers privilégient une traversée transmanche avec une escale aux îles anglo-normandes. « Mais c’est marginal », indique-t-on chez Condor Ferries.