La compagnie s’arme face à la concurrence

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Le Spirit-of-France a rejoint son navire-jumeau, le Spirit-of-Britain, qui a démarré ses services l’an passé. Ensembles, ils sont les plus grands navires jamais construits pour le détroit du Pas-de-Calais. Chacun peut transporter jusqu’à 160 ensembles routiers, le double de la capacité des autres navires de P&O Ferries, ainsi que 250 voitures, caravanes et autre mobile-homes sur un pont séparé, et 2 000 passagers. Avec ces deux navires, la flotte de P&O Ferries est maintenant de sept navires, dont six sont en service en permanence.

« Cet investissement nous permet d’avoir l’offre la plus importante en ferry sur le détroit du Pas-de-Calais. C’est une démonstration de notre volonté d’accroître la qualité et le con­fort sur les ferries », a souligné Helen Deeble, présidente directrice générale de P&O Ferries. L’arrivée du dernier navire coïncide avec l’entrée en scène d’un nouveau concurrent sur le détroit, DFDS/LD Lines, qui a repris une partie des services laissés vacants par la défection de SeaFrance. Selon un porte-parole de P&O Ferries, ces changements ne sont pas surprenants. « Nous ne sous-estimons pas les défis avec l’arrivée de DFDS LD Lines. Nous sommes prêts. La qualité et la flexibilité de notre programme avec 30 allers et retours par jour répond à la demande de notre clientèle. Nous souhaitons conserver les parts de marché que nous avons pris lorsque SeaFrance a suspendu ses services », a souligné le porte-parole.

Attentif aux changements

P&O Ferries se dit inquiet du projet d’Eurotunnel de reprendre trois des navires de SeaFrance, les Rodin, Berlioz et Nord-Pas-de-Calais, pour les affréter ensuite à la Scop pilotée par des anciens salariés de SeaFrance. L’armateur britannique est attentif à ces changements et assure vouloir entamer une procédure auprès des autorités de la concurrence à Bruxelles, arguant qu’Eurotunnel dispose déjà de 40 % de parts de marché. Il se dit satisfait du départ de SeaFrance, à qui il reproche d’avoir touché des subventions de la part du gouvernement français au cours des dix dernières années, entraînant une baisse des prix sur le détroit. Un autre élément majeur de la baisse des prix pour les véhicules de tourisme a été l’arrivée sur cette route de Speed­Ferries de 2004 à 2008. Cet armateur a pu offrir des prix cassés en appliquant le modèle économique des compagnies aériennes à bas prix avec un système de réservation par internet. Les marges de l’activité fret de P&O Ferries ont été réduites par une politique tarifaire agressive de la part d’Eurotunnel, selon l’armateur britannique. Il accuse son concurrent terrestre d’avoir mené une politique tarifaire au rabais pour reprendre les parts de marché qu’il a perdu pendant les six mois de fermeture après l’incendie. P&O Ferries espère que ces nouvelles installations à bord des ferries pour les chauffeurs routiers lui permettront de conserver son avance sur la concurrence. Ils disposent d’un salon dédié avec leur propre douche, leur restaurant, une salle de repos dotée de sièges inclinables et leur propre pont pour se reposer.

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