Il y a 73 ans…, dans le Journal de la Marine Marchande

Article réservé aux abonnés

Les chiffres de la flotte française au 1er janvier ont été publiés le 17 février. Elle a gagné deux unités à 212 navires. Un chiffre stable depuis plusieurs années que certains voudraient voir progresser pour réaffirmer la présence maritime française. La question sur l’utilité d’une flotte marchande forte pour le pays se pose depuis de nombreuses années. Le 23 février 1939, le Journal de la Marine Marchande ouvre son édition sur « le problème angoissant de notre marine marchande étudié dans deux séances du Sénat ». Et l’auteur souligne la pertinence des différents orateurs pour n’avoir laissé dans l’ombre aucune des faiblesses. « Le pays sait maintenant toute la vérité. Il sait moins ce que sera l’avenir de sa marine marchande. »

Pour commencer, les différents orateurs qui ont pris la parole au Palais du Luxembourg ont souligné une tendance: « Nous avons de moins en moins de navires. Nous avons de moins en moins de bons navires. » En fait, les mots de l’orateur signifient surtout que la marine marchande française n’a pas investi autant que ses concurrents étrangers. De plus, les navires français sont les plus âgés de la planète avec 57 % de la flotte qui atteint 15 ans et plus. « Et pourtant, jamais la France n’a eu plus besoin d’une marine marchande puissante », souligne l’auteur. Pour expliquer la faiblesse de la marine marchande française, les sénateurs évoquent des raisons liées à la situation des armateurs français, la faiblesse des exportations, le protectionnisme, les lois sociales, l’incompréhension fiscale et la cherté des chantiers. Alphonse Rio, président de la commission sénatoriale de la marine, membre de la gauche démocratique, souligne, chiffres à l’appui, les excès financiers des nouvelles lois sociales des 40 heures dans la marine. D’autres sénateurs ont dénoncé les « effervescences révolutionnaires qui ont rendu quasi impossible l’exploitation des navires par les armateurs ».

Le ministre de la Marine marchande, Louis de Chappedelaine, tente d’apporter des réponses en promettant d’augmenter la rentabilité du navire par la prorogation de la loi Tasso, d’aligner le prix français du navire à ses concurrents étrangers et de procurer de l’argent à l’armateur qui construit en France. Des revendications qui demeurent 73 ans plus tard. Et Alphonse Rio conclura les débats de 1939 sur cette phrase qui garde toute son actualité en 2012: « Vous devrez porter tous vos efforts à créer l’égalité des dépenses entre la marine marchande française et ses concurrents étrangers. Le salut est à ce prix. Industrie internationale, nous devons placer la marine marchande sur le plan international. Tant que nous ne l’aurons pas réalisé, nous serons en état d’infériorité. »

Agenda

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15